A l’occasion de la réédition de leur deuxième album publié (le troisième en réalité) Queen of the meadow, le duo new-yorkais nous faisait le plaisir d’une visite à Paris, entouré pour l’occasion d’un batteur, d’une contrebassiste et d’un violoncelliste.
Est-ce l’ambiance très jazzy de Queen of the meadow qui avait induit le choix de la salle alors qu’à ma connaissance leurs dernières apparitions avaient eu lieu à la Maroquinerie ? En tout cas, ce choix fut validé par la majorité des titres du set joués, plus appréhendables dans une ambiance intimiste (salle assise), par la composition et le jeu du groupe, très technique et précis.
Oren Bloedow et Jennifer Charles y apparurent au meilleur de leur forme, celle-ci délivrant une prestation impeccable, avec un jeu de scène plus affirmé que lors de la dernière fois où je les vis, celui-là alternant avec bonheur piano et guitare, laissant alors dériver certains morceaux vers des sonorités plus rock.
Très bon concert, très agréable mais peut-être justement un peu trop :
l’excellente technique des musiciens se manifeste par une exécution parfaite mais parfois un peu froide des morceaux, quand on aimerait un peu d’emballement de la machine. Seul Oren donne l’impression de prendre des risques par rapport à sa partition ;
le choix de la salle et de la formation, parfait pour les morceaux jazz, ne favorise pas le rendu des morceaux plus rock.
Bref, à l’issue du concert l’intellect est pleinement satisfait, mais l’animalité l’est moins. Ceci dit, cela est consubstantiel de la musique d’Elysian Fields, savante construction en équilibre sur plusieurs mondes musicaux, où les moments de frustration rehaussent les moments de joie. |