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puce The Doors : When you're strange
Tom DiCillo  juin 2010

Réalisé par Tom DiCillo. Etats-Unis. Documentaire musical. Avec John Densmore, Robby Krieger, Ray Manzarek et Jim Morrison.

Tout d'abord, When You're Strange est un documentaire. Ne vous attendez donc pas à voir un film avec des comédiens, comme le très mauvais biopic qu'avait réalisé Oliver Stone en 1990 (vous vous rappelez, c'était l'affiche de ce film qui faisait partie du décors du local de répétition dans Hélène et les Garçons).

Le film retrace le parcours des Doors, l'un des groupes les plus marquants de l'histoire du rock, dont la musique a influencé de nombreux artistes et des générations d'ado. Très populaires durant leurs sept années d'activité, les quatre musiciens (Jim Morrison au chant, John Densmore à la batterie, Ray Manzarek au clavier et Robby Krieger à la guitare) sont devenus cultes après la mort du chanteur.

Dans ce documentaire, on ne voit pas les habituelles témoignages de rock-star qui parle de l'influence des Doors sur leurs propres musiques. Le réalisateur Tom Dicillo (Ca tourne à Manhattan, Delirious) a eu accès à des images d'archives tournées entre 1966 et 1971, certaines étaient sans son. Pour accompagner ses images, il n'a utilisé que la musique des Doors et a écrit un texte, dont la lecture est assuré par Johnny Depp. Le film est une chronique où se mélangent sexe, poésie, drogues, provocations le tout accompagné de titres devenus des classiques du rock : "Light my fire", "The end", "Riders on the storm"...

When you're strange commence dans une voiture où Morrison écoute à la radio, l'annonce de sa propre mort. En fait, il s'agit d'images extraites de HWY - An American Pastoral, un film expérimental réalisé par Jim Morrison en 1969, dans lequel il interprète le personnage principal, cheveux longs et barbe proéminente, qui traverse le désert. Tom DiCillo a retrouvé le master 35 mm original de ce film et en utilise des extraits comme fil rouge pour le documentaire. Cela est assez étrange et troublant car ces images sont quasi inédites, leurs qualités et leurs modernités peuvent faire croire qu'il s'agit d'images récentes tournées avec un sosie. Cela nous donne l'impression que Jim avait mis en scène sa propre mort pour retourner à l'anonymat et pouvoir se concentrer sur sa poésie.

Dans son documentaire, Tom DiCillo met fin à l'image d'épinal et la mythologie romantique du groupe. Les Doors, ce n'était pas juste Jim Morrison mais quatre musiciens. Le réalisateur a voulu mettre en valeur les autres membres trop en retrait par rapport à la personnalité et l'image de Jim Morrison. Il remet un peu les choses à leur place, Jim Morrison était un être fragile, un poète, mais aussi un génie gâchant son talent et celui du groupe et détruisant sa vie par ses excès. Il était la locomotive du groupe, mais les trois autres membres étaient tous des pointures dans leur genre et ont souvent rattrapé, par leur talent, les excès de Jim. Ray Manzarek et Robby Krieger sont toujours considérés comme faisant partie des meilleurs musiciens au monde. Sans eux, les Doors n'aurait jamais été aussi loin.

Morrison est devenu célèbre trop rapidement, un peu par accident. Cela a développé chez lui un amour de la provocation et de l'auto-destruction (comme Cobain ou Iggy Pop le feront plus tard). Le documentaire montre sans complaisance que les concerts des Doors devenaient un spectacle du monstre de foire Morrison lorsque ses excès ont pris le pas sur la musique. Le public venait voir Jimbo le scandaleux et entendre "Light My Fire", le reste importait peu. Ce qui était dommage car le groupe pouvait être très bon, et Jim Morrison pouvait être une vraie bête de scène : il avait un magnétisme animal, un charisme gigantesque et un talent certain pour la mise en scène. Certains spectacles pouvaient être à la limite de la messe vaudou ou le Shaman Morisson entrait en transe (un peu comme Joy Division 15 ans plus tard).

En pleine période hippie, on a collé l'étiquette de rock psychédélique au son des Doors, mais le groupe jouait une musique qui était bien plus que cela. Ils avaient une grosse influence blues saupoudrée d'une grosse énergie rock. Morrison était un crooner autodidacte à mi-chemin entre Elvis et Sinatra, la frappe sèche de John Desmore était d'inspiration free-jazz et à la musique de fanfare. Le jeu de Robby Krieger devait beaucoup au flamenco, Ray Manzarek avait la particularité de jouer les parties de basse de la main gauche, calquées sur des mantras indiens assez répétitifs et hypnotiques, tout en jouant une partie de piano classique à la main droite.

Ce documentaire est intéressant pour celles et ceux qui ne connaissent pas trop les Doors. On y découvre le groupe et on comprend qu'ils ont eu une influence très importante. Sans les Doors, on n'aurait pas forcément eu Joy Division, les Stooges, The Cure ou les Ramones. Pour celles et ceux qui étaient déjà fans du groupe, on apprend presque rien de neuf (pour ma part, j'avais oublié que c'était Robby Krieger qui a écrit "Light my Fire"), mais on redécouvre le groupe grâce à des tonnes d'images pas ou peu connues. Cela donne envie de les ré-écouter plus souvent. Depuis que j'ai assisté à l'avant-première du documentaire (en présence du réalisateur et de John Desmore, le batteur du groupe), mon Ipod est resté bloqué sur ma playlist des Doors.

 

Durée : 1h30

En savoir plus :
Le site officiel du film

Crédits photos : Didier Richard


Didier Richard         
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