Avec un premier album sorti en avril dernier, cette nouvelle sensation anglaise surprend par un registre non pas pop comme on aurait pu s’y attendre mais assurément folk. De la musique festive, élévatrice, faite pour les grands espaces. Anglais certes, mais avec cependant des accents américains très prononcés.
Formé à Londres il y a un peu plus de deux ans seulement, Mumford & sons tire son nom de son chanteur guitariste Monsieur Marcus M. Insolemment, le quatuor a choisi son camp : un savant mélange de folk, rock avec un pointe assumée de country.
En douze titres lumineux, Sigh no more propose des ambiances allant de l’Amérique profonde au pub irlandais. Alors forcément il y a de la guitare acoustique, en veux-tu en voilà, mais aussi du banjo, des harmonies vocales aux petits oignons, des mélodies accrocheuses, du violon aiguisé. La voix légèrement rocailleuse et chargée émotionnellement de Marcus porte et envole l’ensemble. On s’imagine ainsi aisément dans les gradins bondés de Old Trafford reprenant, dressé et main sur le cœur, ses hymnes s’élevant bien haut.
Et ça commence avec assurance par "Sigh no more", sa guitare acoustique et ses chœurs imposants, son banjo en deuxième partie, sa grandiloquence réjouissante. Suit "Winter winds", chanson de marin chaloupée et son refrain à boire dans les tavernes des ports, son de trompette en prime. A l’instar de "White Blank Page" qui commence simplement guitare/voix pour s’échapper ensuite vers des contrées sans limites, "I gave you all" débute tout doucement avant d’entamer une lente montée vers un refrain délivrance aux chœurs sublimes à donner la chair de poule. Chanson qu’on regrette trop courte malgré ses 4 minutes et quelques. Puis "Little Lion Man" aux accents Paul Simonien attaque bille en tête avant que la mignonette ballade piano "Dust bowl Dance" monte lentement et inévitablement en intensité.
Certes, sur la longueur l’homogénéité de l’ensemble peut se révéler un tantinet lassant. Tout cela reste dans un style bien défini, les structures un peu répétitives et les harmonies vocales fort à propos finissent par tomber un peu dans la redondance à l’instar d’une utilisation du banjo pratiquement systématique.
Cependant la qualité intrasèque de chaque chanson est indéniable et une irrésistible envie de marquer le rythme du pied et de hocher la tête peut vous prendre sans prévenir. Une réussite à consommer sans modération. |