Une dégaine de beau gosse, avec la mèche d’un gentleman désabusé, voila un rapide et concis portrait de Benjamin Paulin. Pour le reste, écoutez L’homme moderne.
Vous y trouverez un homme d’aujourd’hui, lucide sur son époque parce que "Notre futur n’a pas d’avenir", dans un contexte où tout va mal donc "Tout va bien". Vous y trouverez un bonhomme qui ne se prend pas trop la tête, ce qui ne l’empêche pas de reconnaître "Un déserteur" quand il en croise un, un de ces gens qui n’a pas d’opinion mais qui conteste pour suivre le troupeau. Vous y trouverez aussi un romantique "J’ai marché dans l’amour", un peu cynique car si les fleurs ne marchent plus, "Dites-le avec des flingues".
Bon d’accord, c’est de la chanson française classique, loin des poètes modernes qui parlent sur fond de boites à rythme, mais ça fonctionne. Le monsieur entre "l’âge ingrat et l’âge viagra" fricote avec tout ce qui passe : un brin de pop, un soupçon de hip hop, un chouïa de slam, un petit fond de rock.
Sieur Paulin, "Un type bien" ne prétend pas philosopher sur le quotidien, il saisit la fragilité et l’absurdité d’un ordinaire devenu banal (la faim, l’institutionnalisation, les préfabriqués et les stéréotypes), et tout ça avec une nonchalance frisant l’insolence.
Des thèmes probablement passe-partout, mais ça marche. Le style et la voix de crooner sur une musique de dandy, ça donne un dragueur-sucré-salé perspicace mais pas trop sérieux. |