J'ai failli raté les GRS Club qui faisaient la première partie des You Say Party, lundi dernier à la Flèche d'Or.
J'avais très très envie de voir les You Say Party, mais pas trop envie de me taper une première partie bidon. Qui aurait pu ouvrir et chauffer le public pour les canadiens ?
Heureusement que je suis arrivé très en avance et que je n'ai pas raté une seconde de l'électro-rock des GRS Club. Les Bordelais balancent une batterie furieuse emportée par une basse et des claviers hypnotiques dans une transe post punk, aidés par les guitares déchainées. C'était tellement bon qu'ils devraient avoir droit à leur propre article.
La première chose que je remarque quand les deux membres de GRS Club montent sur scène, c'est le concours de T-Shirt moche. Le genre d'illustration fait à l'Aérographe pour les T-Shirt pirates de Johnny Halliday. Lui arbore un loup et elle un splendide cheval. C'est tellement kitsch que ça en devient génial. Puis cela annonce un groupe qui a du second degré, donc c'est pas plus mal.
Le concert commence et la musique est ultra dansante, avec une basse ronde bien mise en avant. Il y a des synthés très 80's couplés à de gros rythmes électro et un mur de guitare. Le chant est scandé pour lui et tout en énergie douce pour elle. Le public ne bouge pas trop, dommage cela aurait valu le coup de danser un peu ! Il y a une grosse énergie rock qui les fait ressembler un peu à certains titres des Blood Red Shoes ("I Wish I Was Someone Better" notamment), mais avec des grosses nappes de synthés vintages. C'est une parfaite première partie pour You Say Party. On a même du mal à croire qu'ils soient français. Cela sonne un peu comme les Ting Tings dans leurs bons jours (donc pas comme au Festival Rock En Seine). Ils nous gratifient d'une reprise de LCD Soundsystem toute en énergie.
Cela redonne confiance en la musique made in France. Je suis de plus en plus surpris de la qualité de certains petits groupes français. Je suis en train de me réconcilier avec le rock hexagonal, avec qui j'étais en froid depuis Zaz et Christophe Maé. Les rares fois où j'ai surkiffé une première partie, c'était avec les King of Conspiracy qui ouvraient pour les Blood Red Shoes, pour Collision un petit groupe de Barcelone qui jouait avant The BellRays et pour Marit Bergman qui avait volé la vedette aux Pipettes. Ce soir, j'ai vraiment adoré GRS Club et je suis pressé de voir ce qu'ils valent en studio.
You Say Party ! We Say Die ! est un des nombreux groupes canadiens vraiment excellents que ce soit sur scène ou en album. En début d'année, le batteur Devon Clifford s'écroule en plein concert suite à un accident vasculaire cérébral, il décède quelques heures plus tard. Suite à cette perte tragique, ils deviennent You Say Party ! et la formation dance-punk évolue ensuite avec le départ du clavier et l'arrivée de Robert Andow et Bobby Siadat du groupe Gang of Violence.
Dès le second titre, la chanteuse vient se poster sur le devant de la scène, juste après les retours et elle y danse tout en chantant. Elle y passera une bonne partie du concert. Elle est comme en transe et se donne à fond. Avec sa robe noire et sa manière de vivre ses paroles, on dirait une Edith Piaf rock et glam.
La basse vient parfois faire des incursions ultrsa puissantes et dynamiques sur le devant de la scène. Il y a un coté New Wave / tribal vaudou dans leur musique, mais ce qui les différencie et qui fait qu'on les reconnaît entre mille, c'est leurs synthés. Les claviers nous submergent sous plusieurs couches par dessus des rythmes hypnotiques. La voix est tellement fraîche et puissante.
Le concert est dédicacé à Devon Clifford, leur ancien batteur qui est décédé il y a peu. La chanteuse est ultra énergique, mais sait aussi se faire plus langoureuse. Elle est très généreuse avec le public et se donne à 100%. Elle va même jusqu'à interpréter un titre dans la fosse en dansant avec le public (et malheureusement, elle ne l'a pas fait en sous-vêtement, comme le fait souvent Beth Dito des Gossip). Le public rentre bien dans le concert et il n'y a pas beaucoup de culs qui ne bougent pas un minimum.
Ils n'avaient pas joué en France depuis 3 ans, je les avais découvert par hasard à cette époque là, en fin de festival (le Furia Sound Festival). Après une journée avec les très bons Sonic Youth et Queen of the Stone Age (et aussi à subir le trop long set des Superbus), j'allais rentrer chez moi. En passant devant la petite scène où ils jouaient aux alentours de 23h, j'ai été captivé et je suis devenu un très grand fan !
Pour le rappel, le premier titre est repris a capella par tout le groupe, suivi de près par toute la salle. Ils nous jouent enfin des vieux titres, le set était un peu trop axé sur des compos récentes. Ils nous finissent avec un titre sans synthé, tout en guitare et basse en avant. La scène se transforme en chaos total où tous les corps dansent dans tout les sens. C'était jouissif mais totalement et définitivement trop court ! |