The Rebels of Tijuana n'est pas un groupe mexicain. C'est bel et bien un groupe Lyonnais qui, après un premier EP dans la langue de Molière, s’offre un petit plaisir avec un album tout en anglais avant de retourner en studio pour un nouvel EP en français.
Avec ce Where did this trip go wrong ?, les Rebels of Tijuana se placent dans le haut du panier du garage rock made in France, même si certains membres ne survivront pas à l’expérience.
Ils auraient pu jouer la facilité et rester dans le style yéyé à tendance Dutronc qui les avait fait connaître, mais non. Le jeune groupe revient avec un album complet très anglo-saxon. Ils nous livrent un disque avec une orchestration très efficace. Ils mixent une vigueur rock psychédélique vintage avec un son brut de décoffrage très moderne.
"Sweet Black Angie" ouvre l'album avec son clavier accrocheur, son harmonica et ses changements de rythme qui déboussolent. "War" nous fait penser à du très bon Strokes vieilli en fût avec des percussions à la "Wipeout" des Beach Boys. "Johnny The Rat", tout en étant un bon titre, est peut-être moins convaincant que le reste du disque. Les Rebels nous emmènent en ballade sans être trop ennuyeux avec "Fire Till The Break Of Dawn". La basse ronde et dansante de "City Light Night" nous entraîne loin sans qu'on s'en rende compte. "Dirty Country" et "Blowing Away" ont des gros riffs de guitare qui vous engloutissent, aidés par des claviers hypnotiques à la Ray Manzarek des Doors. "Hacienda" nous réjouit avec une rythmique nerveuse tout en jouant sur des résonances originales. "Valley Hotel" a un côté western, comme si Ennio Morricone avait participé à la composition.
On imagine très bien la musique des Rebels of Tijuana accompagner les films des années 70 ou de Quentin Tarentino. Leur garage rock est étincelant, avec cette voix posée avec un dandysme nonchalant. Ce groupe est la preuve qu'on peut jouer à armes égales avec n'importe quel groupe US. Et dire que j'ai chroniqué ce disque uniquement à cause du nom rigolo du groupe... |