INDIGNEZ-VOUS ! Un cri en résistance. Celui d’un homme qui appelle à une "insurrection pacifique".
Le livre de Stéphane Hessel donne la pêche. Et c’est, me semble-t-il, ce qu’il manquait en ce début d’année. "Indignez-vous !" est un manifeste qu’il faut lire de toute urgence pour se décrasser les neurones.
2011 à l’ombre de 2012. Un glissement vers une échéance que l’on aimerait déterminante pour l’avenir.
Un espace temps qui nous renvoie au livre de Stéphane Hessel, corédacteur de la Déclaration universelle des droits de l’homme en 1948, résistant et déporté à Buchenwald. Cet ambassadeur de France est homme de conviction et refuse de voir partir en lambeau ce qui fait l’esprit et l’idéal de la Résistance et du Conseil National de la Résistance qui rédigea juste après la guerre, "un ensemble de principes et de valeurs sur lesquels reposerait la démocratie moderne de notre pays".
Il ne faudrait pas faire croire aux petits roquets du libéralisme que Hessel soit gâteux, ni qu’il rabâche quelques sornettes n’ayant plus cours sous le ciel d’un monde qui cultive l’individualisme à outrance. Croire cela, c’est oublier la force de l’homme, sa détermination à mobiliser. Une insistance humaine à prolonger le message d’indignation et de résistance lancé par Jean Moulin.
Il n’y a pas de petites indignations. C’est le motif de toutes résistances. Et lorsqu’aujourd’hui on saborde volontairement les bases mêmes sur lesquelles reposent les fondements de notre république, on est en droit l’ouvrir sa gueule et de brailler avec Hessel.
Contre le démantèlement de la sécurité sociale (créée en 1948), la remise en cause des retraites, la distorsion inadmissible entre les démunis et les nantis, le pouvoir de l’argent comme seule avancée sociale… les expulsions des sans papiers, des Roms… Les indignations sont trop nombreuses aujourd’hui pour accepter de rester les bras croisés. L’esprit de la résistance est là.
Un souffle. Votre souffle…
Pour être de ceux qui pensent que la mobilisation n’est pas un mot d’Histoire, il faut alors rejoindre des réseaux comme Attac, Amnesty, la Fédération des Droits de l’homme… Créer votre propre association, votre mouvement de la dignité républicaine. Croire qu’il est temps de se souvenir de cette phrase d’Edgard Morin: "Que serions nous devenus sans Résistance ? Nous aurions eu une carrière. Grâce à la Résistance nous avons la vie."… Ou encore celle de ceux du plateau des Glières qui hurlent au vent : "Résister, C’est créer."