Il est clair que désormais les Super Furry Animals sont bien loin des préoccupations de leur leader, Gruff Rhys, le Gallois ayant rangé au placard son attirail psyché pour endosser celui de songwriter pop, option caramel mou, sucré et fondant.
Hotel Shampoo fait donc logiquement suite à Candylion, sorti il y a déjà 4 ans ainsi qu'au premier album sous le nom de groupe Neon Neon, en compagnie de Boom Bip.
Mais là où Candylion surprenait et enchantait par ses morceaux folk élégant, Hotel Shampoo fait plutôt dans une pop mollassone que l'on pourrait situer quelque part entre les (faussement) niaiseux Lightning Seeds, et des XTC peu inspirés ("Sensations in the dark").
Si se dégagent tout au long du disque de belles choses comme le duo aux arrangements élégants ("Shark Ridden Waters"), il y a aussi quelques mochetés, essentiellement gâchées par une volonté de vouloir trop en faire "Patterns of Power". "Rubble Rubble" passe pas loin du joli petit tube mais on aura du mal à imaginer Rhys autrement que vêtu d'une chemise à pailettes et pantalon patte d'éléphant en train de chanter lors d'une fête de mariage qui toucherait à sa fin. On se souvient pourtant qu'avec une recette similaire, Babybird réussissait à toucher juste avec sa fragilité non feinte et son sens de l'humour noir.
"Sophie Softly" pourrait être plutôt sympathique (d'ailleurs, il l'est) si seulement il n'avait pas l'air d'une imitation des Beach Boys, tout comme "Vitamin K" ressemble à une sorte de bouillie kitsch vaguement bowiesque et très bubblegum.
Au final, Hotel Shampoo n'est pas un si mauvais album et une bonne moitié des titres est très agréable à l'écoute comme "Shark Ridden Waters" (à situer entre Alan Parsons et Edwyn Collins (!)) et quelques autres, mais il est clair que la déception vient aussi du fait qu'il s'agit du disque de celui qui fit les beaux jours de Sfa, alors forcément ça joue sur le jugement.
Moralité : divertissant mais pas renversant. Vivement le prochain Sfa. |