Voilà peut-être le thriller psychologique du moment, celui qu’il vous faut absolument lire. A la barre de cet ouvrage se trouve Matthew Blake, pour son premier roman, publié aux éditions Buchet-Chastel. Matthew Blake est anglais, il est passionné de neurosciences et apprécie particulièrement les ouvrages d’Agathe Christie. C’est de cette double passion que naît son ouvrage, Anna O, un livre qui va jouer avec les nerfs du lecteur de bout en bout.
La couverture du livre est superbe, totalement dépouillé avec le titre est cette paupière intrigante, sans le nom de l’auteur, présent seulement sur la tranche. A l’arrière, on retrouve une phrase, totalement intrigante qui nous dit : "Je suis désolée. Je crois que je les ai tués".
Cette phrase, ce sont les derniers mots prononcés par Anna O avant qu’elle ne s’effondre auprès du corps de ses deux amis. Quatre ans plus tard, elle n’a pas toujours ouvert les yeux et elle est toujours le suspect numéro un de ce double meurtre qui passionne le monde entier.
Pour le docteur Benedicte Prince, un spécialiste du sommeil, réveiller Anna O est un défi qui pourrait changer sa carrière. Il se lance alors dans l’étude de ses rêves, va fouiller dans ses souvenirs, son passé pouvant sûrement être la clé de l’affaire. Il va très vite comprendre que sous les paupières closes de sa patiente se cache un mystère plus profond, plus sombre et plus dangereux pour eux deux. Réveiller Anna O ne sera peut-être pas la fin de l’histoire mais plutôt le début.
L’intrigue est construite autour d’une triple thématique qui sont autant de fils conducteur pour la lecture et l’enquête. On y trouve d’abord la dimension médicale, nous expliquant le mal qui ronge Anna O et on apprend comment le médecin s’y prend pour tenter de la réveiller.
On suit en même temps la vie d’Anna O, notamment au moment du double meurtre, son état d’esprit. Tout cela nous est raconté sous la forme d’une sorte de journal intime qu’elle tenait. On apprend qu’elle s’intéressait au cas d’une jeune femme ayant tué ses beaux parents en état de somnambulisme. Un somnambulisme très présent au passage dans l’ouvrage.
On suit enfin la vie du médecin, notamment sentimentale, qui vient de divorcer. Très marqué par ce divorce qu’il vit mal, il rencontre aussi des problèmes concernant la garde sa fille.
Evidemment, ces trois histoires sont liées les unes aux autres. Le lecteur va au fil du livre remonter le fil des évènements jusqu’à la fameuse nuit du meurtre. La construction machiavélique de l’ouvrage est parfaite, elle tient le lecteur en haleine le laissant croire parfois que l’énigme est résolue alors qu’il n’en est rien.
Anna O est donc un génial premier roman, on comprend bien l’engouement qu’il suscite un peu partout dans le monde depuis sa publication.
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