Depuis 2003, Anthony Gonzalez cultive avec M83 une dream pop / synthpop où, à l’image des différentes pochettes (jeunes enfants étrangement allongés dans un champ enneigé dans Dead Cities, Red Seas & Lost Ghosts, adolescents à la Gregg Araki ou John Hughes dans un paysage automnal et nostalgique dans Saturdays = Youth, deux enfants déguisés dans une chambre d’enfant tamisée dans Hurry Up, We’re Dreaming, les monstres de laines et les références à Mc Donald et Punky Brewster dans Junk, la bd de science-fiction dans DSVII), on retrouve (dans la musique comme les paroles), les thèmes de l’enfance et de l’adolescence, de l’imagination, de la nostalgie, des rêves comme des cauchemars. Une sorte de pop Peter Pan.
Dans ce Fantasy, Anthony Gonzalez renoue avec une pop ambitieuse, irisée, épique et vertigineuse, un peu lâchée avec Junk. Ce qui n’en faisait pas un "mauvais" disque pour autant. Une musique qui, parfois, semble dans sa densité, dans sa luxuriance, dans sa fantasmagorie ou son tropisme lyrique le dépasser tout comme l’auditeur. Et c’est un compliment. Peut-être parce qu’il construit des cathédrales sonores : ces superpositions de textures sonores, cette incroyable quantité d’instruments (synthés, guitares, boites à rythmes...) utilisés, et bien utilisés. Parce qu'Anthony Gonzalez n’oublie jamais une efficacité mélodique et une exigence dans les timbres, de donner de l’épaisseur à ces constructions s’élevant vers le ciel. Des cathédrales aux sonorités très 80’s, non pas englouties mais célestes, de Mystérieuses Cités d’or ("Oceans Niagara").
On est totalement submergé par cette musique, cette intensité qui progresse par vagues. Ce disque est fantastique. M83 = Youth = bonheur.
# 15 septembre 2024 : Après la culture physique, retour de la culture tout court
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