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puce Une Française à Hollywood
Leslie Caron  (Editions BakerStreet)  mai 2011

Leslie Caron est une des rares actrices de nationalité française à avoir fait quasiment fait toute sa carrière aux Etats Unis et, aujourd'hui nonagénaire, témoigne d'une belle longévité également au plan artistique puisqu'elle brûlait encore les planches dans un spectacle musical à l'affiche du Théâtre du Châtelet en 2010.

Une carrière qui démarre en 1950 avec le film "Un Américain à Paris" réalisé en 1950 par Vincente Minelli qui l'introduira dans le monde du cinéma hollywoodien, où elle fera partie de l'écurie de la MGM, grâce à Gene Kelly qui l'a remarquée alors que, toute jeune danseuse, elle venait d'être engagée par Roland Petit au sein des prestigieux Ballets des Champs Elysées.

Ensuite, même si sa filmographie ne comporte pas que des chefs d'oeuvre du 7ème art, elle a tourné avec de grands réalisateurs comme Raoul Walsh, James Ivory, Jean Négulesco, René Clair, René Clément, François Truffaut et Louis Malle.

En 2011, paraît en France, sous un bien nommé titre, "Une Française à Hollywood" qui entre dans le registre des mémoires de célébrités. 80 ans de vie, 60 ans de carrière, notamment dans le cinéma au temps des grandes productions hollywoodiennes des années 50-60, voilà de quoi allécher le lecteur. Mais force est de constater qu'il ne doit pas manifester un bien gros appétit sous peine de rester sur sa faim.

Il y a lieu de préciser que cette entreprise de rédaction de ses mémoires a été menée suite au contretemps rencontré par un projet d'autobiographie initié par un de ses amis, l'écrivain Bruce Benderson. Sans doute ce différé a-t-il suscité une réflexion qui l'a amenée sinon à revenir péremptoirement sur son autorisation du moins à reprendre le projet à son compte. Les raisons transparaissent d'ailleurs dans l'avant-propos qui suit la litanie des remerciements.

En effet, pour celle qui se dit de nature secrète et répugnant à révéler ce qui ne regarde qu'elle, le mode opératoire proposé par Bruce Benderson ("Il me poserait toutes les question qui lui viendraient à l'esprit et je lui révélerais mes secrets") risquait d'entraîner quelques divulgations malencontreuses et le processus d'écriture qu'il lui avait indiqué ("après quoi il interpréterait mes souvenirs pour écrire sa version de ma vie") pouvait laisser redouter, par trop de sagacité du scribe, quelques extrapolations gênantes. D'autant que son ami-écrivain, écrivains underground newyorkais est également un essayiste reconnu et un romancier débridé.

En conséquence, selon l'adage "on n'est jamais mieux servi que par soi-même", elle a donc pris la plume nonobstant le fait, comme elle l'écrit également dans l'avant-propos - et qui constitue peut-être un dédouanement par anticipation - ne pas être dotée d'une mémoire infaillible. Sur ce point, sa remarque d'ordre général ("la mémoire est si sélective, si partiale, si peu objective qu'il est assez difficile de garder un souvenir précis des gens et des événements") est pour le moins étonnante et celle d'ordre personnel ("j'ai découvert que le souvenir de certains événements importants - pour moi tout au moins - me revenait sans que j'ai à consulter des notes ou des journaux") plutôt rassurante.

Et elle livre donc 432 pages lisses comme l'image de la jeune fille de bonne famille qu'elle fut puis de femme élégante telel qu'elel apparaît sur papier glacé, totalement politiquement correctes, au contenu informationnel relativement pauvre et au style neutre, sans relief, dont il est difficile de déterminer, pour la forme, si c'est le fait de la traduction (car Leslie Caron dont la langue maternelle est le français, et qui ne connaissait pas un mot d'anglais en débarquant aux Etats Unis malgré une mère américaine, rédige en anglais) et, pour le fond, si leur auteur use et abuse de la touche "suppr" de son computer cérébral ou si elle est d'une exceptionnelle candeur qui lui fait voir confondre Hollywood et Disneyland.

Dès lors, amateurs de sensationnel et d'histoires croustillantes, passez votre chemin. La révélation la plus hardie est celle concernant l'acteur Warren Beatty, dont elle a partagé la vie, dont elle indique qu'il était un insatiable don juan.

S'agissant de sa vie personnelle, si Leslie Caron relate de manière presque prolixe sa petite enfance - milieu de la haute bourgeoisie riche et huppée, hôtel particulier à Neuilly sur Seine, domesticité conséquente avec nurse pour les enfants, grandes soirées festives) et s'attarde sur le portrait sans fard de ses parents (un fils de bonne famille française qui a épousé une américaine de basse extraction, une belle divorcée aux cheveux oxygénés ex-danseuse de Broadway, de cinq ans son aînée, pour qui le mariage a servi d'ascenseur social) davantage absorbés par leur vie mondaine que par leur progéniture, si elle s'épanche sur la période de la guerre (les revers de fortune, l'obligation de chercher un logement à Paris boulevard Saint Germain puis un immense appartement avec cinq chambres avenue Marceau, la pénurie d'autant plus dure à supporte qu'elle était habituée à l'abondance, la couturière ne vient plus renouveler sa garde robe et il faut renoncer à la bonne), elle est plus que discrète sur la suite de sa vie.

Elle ne révèle jamais ses sentiments de manière émotionnelle ou charnelle et il est difficile de cerner sapersonnalité. C'est quasiment au détour d'une page qu'elle fait état de ses mariages successifs et de la naissance de ses enfants et elle ne se répand guère en détails ; même le chapitre d'une vingtaine de pages intitulé "Vie de famille" est davantage consacré à sa vie professionnelle.

En revanche, certains événements, étrangement ceux plutôt ressentis comme douloureux, sont davantage appuyés tels ce qu'elle appelle les dix années de privation de son enfance (la guerre certes mais auparavant cinq années d'anorexie présentée comme une grève de la faim entamée à cinq ans pour protester contre le départ de sa gouvernante), le creux de la vague en matière professionnelle dans les années 80 où elle n'était plus reconnue dans la rue et on lui demandait d'épeler son nom lorsqu'elle réservait une table au restaurant ("La princesse avait perdu sa tiare") et sa période de dépression nerveuse (révélant en quelques lignes son addiction à l'alcool) qui suivit sa temporaire reconversion en restauratrice au double sens du terme d'une bâtisse dans le département de l'Yonne transformée en hôtel-restaurant.

Quant à l'autre aspect qui ressortit traditionnellement aux mémoires et qui tient à l'éclairage, de l'intérieur, sur une époque et/ou un milieu, Leslie Caron semble les avoir traversé comme une somnambule. Aucune évocation du milieu féroce qu'est Hollywood et des antagonismes et rivalités qui peuvent y exister entre les egos : tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil. Elle côtoie, parfois intimement, ceux et celles qui furent les stars d'une époque et dont il est de notoriété publique que leur vie a été souvent tragique sans même se rendre compte des drames qu'ils vivaient. Il est vrai qu'elle a vécu trois ans avec son premier mari sans s'apercevoir qu'il se droguait.

Cela étant, si pour le commun du lectorat, ces mémoires paraîtront très superficielles, les cinéphiles, quant à eux, seront peut-être intéressés par les abondantes descriptions factuelles de certains tournages (Cecil Beaton supervisant les chapeaux des figurantes de "Gigi", Nanni Loy transportant sa propre porte d'entrée pour le décor de "Jeux d'adultes"...).

 

MM         
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