C'est curieux comme parfois les opinions peuvent diverger concernant un sujet aussi banal qu'un simple disque de plus ou de moins dans le paysage sonore mondial.

Ainsi, au sujet de Gardens & Villa on va de comparaisons flatteuses en désillusions chagrines, selon sans doute l'humeur, la personnalité, la culture musicale de chacun des chroniqueurs.

Personnellement, je reste assez indécis quant au sort à réserver à ces Américains, signés sur le respectable et de bon goût label Secretly Canadian. Rien à voir avec le nom du groupe qui, à l'instar de Depeche Mode, a emprunté visiblement son patronyme à un magazine (en tout cas, Maisons et Jardins existe bel et bien dans nos contrées et je ne serais pas surpris s'il existait son équivalent outre-Atlantique).

Heureusement, pas de Nicolas le jardinier, ni de Valérie Damido au commande mais une bande de jeunes qui fait du rock indé, sans grande prétention mais avec un certain talent à défaut d'originalité. Et c'est bien souvent d'ailleurs ce qui leur est reproché. Tantôt comparé à Grizzly Bear ou à Flight of the conchord (je vous l'avais dit, l'écart est grand), il faut reconnaitre que les mélodies sont loin d'être surprenantes et les morceaux pas toujours très convaincants.

D'autant moins convaincants pour qui a déjà écouté les deux titres sur leur Myspace ("Black Hills" et "Orange Blossom") unanimement reconnus comme les deux plus significatifs, voire les deux meilleurs de l'album.

Pour autant, c'est un peu rude et d'autres titres sortent leur épingle du jeu comme "Star Fire Power" et sa ligne de basse très new wave anglaise ou "Sunday Morning", morceau planant sur lequel la fameuse flûte du groupe qui tombe un peu comme un cheveu sur la soupe mais qui apporte pour le coup un peu de surprise dans cette album.

L'ensemble est plutôt mid-tempo et on frôle parfois un peu l'ennui. Mais quelques moments ravivent un peu l'intérêt comme le drôle de refrain de "Spacetime" (sur lequel on comprend la référence faite ailleurs à Flight of the conchord, mais se pourrait aussi bien être les Talking Heads) fait d'une rythmique électronique et d'une voix très 80 qui répète "spacetime"… plutôt amusant.

Au final, c'est une drôle de pop que nous livre Gardens & Villa. Un peu psychée, un peu mollassonne, un peu jolie, un peu chiante, un peu attachante. Cependant, le groupe semble savoir où il va et il ne serait pas étonnant de voir d'ici un an ou deux un album plus abouti, une fois toutes les influences mieux digérées et le choix d'une ligne directrice plus affirmée. D'ici là, n'hésitez pas à découvrir les titres un par un sur des boutiques en ligne.