Musique sep Théâtre sep Expos sep Cinéma sep Lecture sep Bien Vivre
  Galerie Photos sep Nos Podcasts sep Twitch
 
recherche
recherche
Activer la recherche avancée
Accueil
 
puce puce
puce Je voyage seule
Maria Sole Tognazzi  juillet 2014

Réalisé par Maria Sole Tognazzi. Italie. Comédie. 1h25 (Sortie 9 juillet 2014). Avec Margherita Buy, Stefano Accorsi, Fabrizia Sacchi, Gianmarco Tognazzi, Alessia Barela, Lesley Manville et Bruno Wolkowitch.

Avec "Je voyage seule", son troisième long métrage, le public français découvre l'oeuvre d'une réalisatrice italienne qui porte un nom célèbre, Maria Sole Tognazzi,, et un opus qui constitue une curiosité filmique à plus d'un titre.

En premier lieu, en la forme, le film se présente comme un spot publicitaire long format à l'image très léchée qui évoque le magazine "Hôtels du monde" diffusé sur la chaine télévisée Paris Première, en ce qu'il célèbre, de l'Hôtel de Crillon au PuLi and Spa de Shanghaï en passant par cinq autres lieux idylliques situés en Europe et au Maroc, les délices des palaces internationaux.

Car le film est sponsorisé par The Leading Hotels of the World, consortium regroupant une sélection d'hôtels prestigieux au plan international au sein desquels se déroule une grande partie de l'action tenant quasiment le rôle principal.

Ensuite, sont insérées dans de ce publireportage à l'image très léchée, signée de l'émérite directeur de la photographie Arnaldo Catinari, de courtes scènes qui brossent le portrait d'une femme "iconoclaste", archétype de la "single person", parfois qualifiée de célibattant qui, au nom de la liberté, de l'égocentrisme diront les détracteurs, a choisi la vie en solo écartant délibérément tant la condition matrimoniale que parentale.

Et cette femme est une des inspectrices chargées du contrôle de la qualité exigée desdits palaces qui doivent satisfaire à une exigence d'excellence.

Enfin, parce qu'il s'agit d'une comédie aigre-douce qui tente d'hybrider cinéma de genre sur un sujet de société, - le couple et la maternité constituent-ils le seul avenir de la femme ? - et cinéma de l'intime, voire du moi - la réalisatrice étant elle-même une quadra célibataire sans enfant - à travers un cas particulier, une femme qui exerce donc un métier atypique, celui d'inspectrice hôtelière.

A l'instar du critique gastronomique incognito du célèbre guide rouge, elle est chargée de vérifier in situ les prestations dispensées par les hôtels de prestige. Munie de son cerveau-scanner et d'une mini-mallette d'expert-csi, cette Terminator hôtelière entre en action en mode "arme de guerre" dès le seuil du palace pour enregistrer le moindre faux pas et, entre autres, débusquer l'infime particule de poussière, disséquer la literie, ausculter la plomberie et vérifier la température de chaque plat afin de servir un questionnaire plus conséquent que la check-liste d'un avion de ligne.

En sus de ce travail de supra-gouvernante générale, elle est également chargée de relever la moindre défaillance dans la qualité du service et rien ne lui échappe. En contrepartie, tels les vrais clients des palaces, elle goûte aux fastes du luxe et à la vacuité d'une existence dépourvue de contrainte matérielle.

Il y a sans doute pire comme métier même si celui-ci exige une disponibilité peu compatible avec une vie conventionnelle. Mais cette condition de globe-trotter sied à Irène, la quarantaine bien entamée, célibataire sans enfant, joliment incarnée par Margherita Buy, qui y trouve, au plan personnel, l'expression d'un autre luxe, celui de l'indépendance et de la liberté.

Mais cette liberté rime avec solitude, une solitude qui n'est pas un isolement subi source de souffrance, mais une solitude consentie et assumée, corollaire d'un certain choix de vie sur lequel la cinéaste se garde de tout jugement tout comme elle n'apporte pas d'explication psychologisante.

Sa "vraie vie" est une vie lisse et vide, sans ami(e)s, sans amant, sans romance ni même d'idylle torride sous les cinq étoiles, avec l'amusant épisode du client qui lui fait ouvertement les yeux doux (apparition de Bruno Wolkovitch, empâté et bouffi, qui fut le séduisant héros de la série télévisée fleuve PJ) pour l'éconduire en déclarant qu'il est très marié et très fidèle.

sans passion ni hobby. Irène est seule nonobstant deux relatifs points d'ancrage que sont un ex-amant compagnon de rare soirée (Stefano Accorsi) et sa soeur (Fabrizia Sacchi) mère de famille engluée dans une vie de couple petit-bourgeois érodée par le quotidien avec un mari apathique (Gianmarco Tognazzi le frère de la fille de) qu'elle voit entre deux voyages quand elle pose sa valise dans un appartement sans âme, simple lieu de transit, et qu'elle ne voyage pas encore, à titre privé, en usant des miles aériens aisément accumulés.

Et puis plusieurs événements collatéraux, dont la "repentance" de son ex qui se convertit à la vie de couple à l'occasion d'une paternité imposée par une obsédée de l'horloge biologique (Alessia Barela) et la rencontre d'une anthropologue-sexologue (Lesley Manville) qui s'interroge sur le sens de la liberté dans une société sexiste et meurt dans sa chambre d'hôtel, l'amènent à s'interroger sur sa vie au point même d'éprouver son absence de fibre maternelle à l'aune d'un éprouvant week end avec ses nièces. Repartira-t-elle comme un vaillant petit soldat ?

Film presque militant sur la condition féminine contemporaine, il pâtit néanmoins de certaines faiblesses d'un scénario qui ne ne convainc pas totalement, liées notamment au choix du cas de figure très particulier d'une femme qui regarde la vie plus qu'elle ne la vit, la séquence dans le palace shanghaïen où elle regarde la ville du haut de sa chambre-tour d'ivoire est à cet égard significative, et au fait qu'il n'a pas vraiment trouvé sa "couleur".

Reste une caméra amoureuse de Margherita Buy dans la pleinitude de sa maturité, actrice racée et élégante au visage expressif et émouvant, au physique plus nordique que méditerranéen qui contraste avec celui des deux autres actrices,brunes typiquement transalpines, qui peaufine les gros plans pour saisir son immense regard bleu qui chavire et fait chavirer.

 

MM         
deco
Nouveau Actualités Voir aussi Contact
deco
decodeco

Abonnez vous à la Newsletter pour recevoir, outre les mises à jour en avant première, des infos de première importance et peut être des choses dont vous n'avez même pas encore imaginé l'existence et l'impact sur votre vie... et nous non plus.

se désabonner, changer son mail ... c'est ici!


» Contacter un membre ou toute
   l'équipe (cliquez ici)


Afficher les chroniques d'un membre :

Liste des chroniques... Cécile B.B.
Liste des chroniques... Cyco Lys
Liste des chroniques... David
Liste des chroniques... Didier Richard
Liste des chroniques... Fred
Liste des chroniques... Jean-Louis Zuccolini
Liste des chroniques... Julien P.
Liste des chroniques... LaBat’
Liste des chroniques... Laurent Coudol
Liste des chroniques... Le Noise (Jérôme Gillet)
Liste des chroniques... Margotte
Liste des chroniques... MM
Liste des chroniques... Monsieur Var
Liste des chroniques... Nathalie Bachelerie
Liste des chroniques... Nicolas Arnstam
Liste des chroniques... Paola Simeone
Liste des chroniques... Philippe Person
Liste des chroniques... Rickeu
Liste des chroniques... Séb.T

 

Les articles de ce site sont la propriété de froggydelight.com et de leurs auteurs.

           
twitch.com/froggysdelight | www.tasteofindie.com   bleu rouge vert métal
 
© froggy's delight 2008
Recherche Avancée Fermer la fenêtre
Rechercher
par mots clés :
Titres  Chroniques
  0 résultat(s) trouvé(s)

Album=Concert=Interview=Oldies but Goodies= Livre=Dossier=Spectacle=Film=