Encore un album, deux en fait, dont il est compliqué de parler sans paraître suspect puisque l'auteur compositeur et interprète officie également sur Froggy's Delight (mais aussi ailleurs) en tant que chroniqueur.

Néanmoins, partager sa passion au travers de chroniques n'excuse pas tout et on aurait pu passer simplement sous silence ces disques s'ils n'avaient pas mérité que vous y jetiez une oreille et un oeil (oui oui).

Le premier s'appelle Big Bang Humain. Premier et fondateur puisqu'il reprend l'acronyme du nom de l'artiste. Plus qu'un simple album, c'est un objet, une oeuvre complète comme on dit. Pas tant que le contenu soit un album concept mais parce que l'objet disque est augmenté d'un recueil conçu spécialement pour l'occasion.

BBH raconte dans ses chansons un monde difficile à situer mais dans lequel on ne se sentira pas totalement étranger... ni totalement à l'aise. Le titre étant suffisamment explicite, je ne partirai pas dans une explication de textes, très poétiques et touchants. Sachez simplement que le recueil qui accompagne cet album regroupe justement tous les textes magnifiquement illustrés par Caroline Lowenbach. Une valeur ajoutée qui n'est pas un artifice mais bien une oeuvre à part entière, justifiant à elle seule l'achat de Big Bang Humain en version physique plutôt qu'en dématérialisé tant vous passeriez à côté de quelque chose. Car ces illustrations apportent aux chansons une dimension poétique supplémentaire, une ambiance, un cadre sans pour autant brider votre imagination et vos propres interprétations.

En plus, musicalement c'est plutôt osé. BBH chante en français, d'une voix plutôt douce et ronde (le garçon a une bonne culture folk) sur de la musique electro. Tilt ! voilà une autre bonne idée qui change un peu des sempiternelles mièvreries de la chanson française en général.

Cependant, BBH manie aussi joliment la guitare et on en entendra d'ailleurs plus d'une sur le second disque dont il est question ici : Miles Away. Assez différent du premier (complètement différent même), celui-ci cause anglais et fait référence de façon largement plus appuyée à ses racines folk américaines.

Probablement moins original que le précédent donc, Alex BBH n'en fait pas moins montre de ses talents et se métamorphose, voix comprise. Hommage à la musique qu'il aime, Miles Away n'est pas seulement une compilation de titres "à la manière de". Car il contient quelques perles mélodiques qui vous accompagneront dans un coin de votre tête ("Back on earth", "Desperately happy" ou le guilleret "Mi querida").

Deux disques à découvrir donc et un artiste artisan, jusqu'à avoir monté son label, défait des contraintes d'une production de masse.