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Théâtre Dejazet  (Paris)  janvier 2017

Comédie de Carlo Goldoni, adaptation et mise en scène de Marco Pisano, avec Benoit Soles, Aphrodite de Lorraine, David Halevim, Sophie Nicollas, Rotem Jackman, Yoann Sover et Elisa Alessandro.

Surfant sur la vague de que surfant sur la vague de la recontextualisation des classiques, "Les Amoureux" de Carlo Goldoni adaptés et mis en scène par Marco Pisano sont implantés dans les années 1960 avec des costumes "Happy Days" de Christian Gasc.

Il délaisse le marivaudage à la vénitienne avec costumes à la Watteau et roucoulades du Rondo Veneziano au profit du rire bouffon de la farce prénuptiale que constitue cet opus mineur du maitre de la commedia dell'arte dont sont respectés les codes d'art vocal et gestuel et de la parodie soutenus par un rythme soutenu et le sur-jeu.

L'argument, celui de la dispute amoureuse, est mince et répété à l'envi pour soutenir le comique de répétition d'une comédie aux traditionnels tels l'oncle bourgeois ridicule et ruiné, la nièce pragmatique, le chasseur de dot et l'ami de bon conseil.

Quant aux principaux protagonistes, Eugénie et Fulgence, ils s'aiment mais, bien que ne rencontrant aucun obstacle, leur mariage différé au retour d'un frère les consume en éclats de pseudo-reproches et de jalousie colérique.

Marco Pisano opère un inattendu et déconcertant syncrétisme italo-franco-américain avec, outre les anachronismes de rigueur, des clins d'oeil et apostrophes latins et une ambiance à l'américaine avec insert de joyeux intermèdes sur des covers de tubes des Suprêmes et Barry White interprétées à la sauce italienne par Nina Zilli et avec force "chawawawa" par Gerard Joling.

Si l'interprétation est inégale, Sophie Nicollas et Yoann Sover tirent leur épingle du jeu et, bien évidemment tout tourne autour du couple-titre qui dynamise et électrifie son entourage. Benoît Solès excelle dans le numéro d'acteur tout comme Aphrodite de Lorraine dans la caricature des simagrées de soap-opera.

Nonobstant les esprits chagrins, ce spectacle de pur divertissement, qui n'aurait pas pâti d'un resserrement avec la suppression de scènes accessoires introduisant une basse de rythme, remplit le cahier des charges de son registre.

 

MM         
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