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puce 1988 - Le débat Mitterrand - Chirac
Théâtre de l'Atelier  (Paris)  mai 2017

Transposition théâtrale interprétée par Jacques Weber, François Morel et Magali Rosenzweig.

Rejouer une interview, un débat, une rencontre, est désormais un exercice théâtral assez courant. Qu'on se souvienne de "Brassens, Brel, Ferré ou l'interview" monté par Aurore Ly ou "Marguerite et le président" de Didier Bezace à partir d'entretiens de Marguerite Duras et de François Mitterrand.

Jacques Weber et François Morel ont donc décidé de "refaire le match" Mitterrand-Chirac du 28 avril 1988, le plus célèbre débat présidentiel depuis l'institution de cette tradition médiatique.

Souvent long et pénible, vague et vain dans son contenu, le débat présidentiel à la Française n'est pas un modèle du genre dans le monde occidental.

Celui qui est re-présenté ici a le mérite de rassembler les deux plus grands "animaux" politiques de la Cinquième République, qui auraient pu choisir une carrière artistique et qui, pendant leur interminable vie politique, ont prouvé à maintes reprises qu'ils étaient de grands acteurs, pouvant passer du jeune loup au vieux sage.

Dans sa version théâtrale, ce qu'on appelle souvent un "duel", diffère de son modèle sur trois points. D'abord, le décor n'est pas celui d'un plateau télé mais une simple table et deux chaises dans une ambiance feutrée où le bleu domine.

Ensuite, les deux acteurs sont dans le champ de vision du spectateur alors qu'à la télé, seul celui qui parlait était dans celui du téléspectateur. Enfin, Elie Vannier a disparu et seule Michèle Cotta, interprétée par Magalie Rosenszweig, "arbitre" les deux fauves.

Ces différences sont très importantes puisque les acteurs interprètent aussi les "contre-champs", indiquent ainsi au spectateur quand ils pensent avoir fait mouche ou au contraire quand ils sont en colère ou insatisfaits de leur prestation. Pareillement, le débat paraît plus abstrait, presque surréaliste. Enfin, ce n'est pas forcément les passages qui ont marqué à la télé qui frappent le plus.

Quand Jacques Chirac demande à François Mitterrand de le regarder dans les yeux, l'accuse d'avoir menti en ne confirmant pas un propos qui lui aurait tenu, l'intensité qu'il y avait à l'écran ne passe pas. En revanche, le moment hallucinant où Jacques Chirac lance la polémique sur la nourriture pour chiens et chats prend sur scène une vraie force comique.

Par ailleurs, trente ans après, toutes les allusions et tous les sous-entendus ne sont plus compréhensibles. Ainsi,la passe d'armes où les candidats interpellent Madame Cotta, qui ne veut pas prendre partie, perd de sa saveur, parce que les moins de soixante ans, peu au fait de la vie politique des années 1970-1980, ignorent sans doute la proximité de la journaliste avec l'un et l'autre.

"1988 - Le Débat Mitterrand-Chirac" n'est donc pas à voir comme un moment d'histoire, mais surtout comme un véhicule qui permet à deux comédiens de faire une démonstration d'acteurs.

Jamais dans l'imitation, Jacques Weber cherche d'entrée à trouver un rythme pour rendre le phrasé mitterrandien, pour s'y installer avec aisance. François Morel, lui, a la tâche moins aisée car son personnage, à l'époque, paraît souvent la caricature de lui-même.

Par ailleurs, à la différence de son partenaire, on le sent moins en empathie avec le challenger. Il essaie de trouver un ton mordant, incisif, cassant, qui l'empêche d'aller vers autre chose. Dans les contrechamps, il est toujours dans l'agacement alors que Jacques Weber semble satisfait de ce qu'il "vient de mettre à son adversaire".

Le temps passant, son Chirac se soumet à Mitterrand, un peu comme si le vainqueur était évident, connu d'avance, puisqu'on sait qui a été réélu. On trouvera même que François Morel, à la fin du débat, manque de souffle, paraît laminé par les coups du Président Weber.

Si Mitterrand et Weber l'emportent ainsi sur Chirac et Morel, c'est pour de rire et cela permet de passer une bonne soirée, même si tout cela ne contribuera pas à élever les consciences politiques.

Au contraire, on y lira surtout la confirmation que la médiatisation du débat politique l'a appauvrie au point qu'il puisse se transformer en un bon et brillant divertissement qui fera le régal d'excellents acteurs.

 

Philippe Person         
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