Comment être et avoir été ? Voilà la question que l’on se pose à chaque disque de Weezer depuis quelques temps, depuis l’album rouge sûrement. Alors on a pris l’habitude de convoquer le plaisir coupable en parlant de l’écoute de leurs disques. Le problème du plaisir coupable, l’un des plus délicieux des plaisirs faut-il le reconnaître, est quand justement le plaisir disparaît pour ne laisser plus qu’un sentiment de culpabilité, et donc de total désintérêt.
Et dans ce Pacific Daydream qui se voudrait comme un disque hommage aux Beach Boys et à Brian Wilson (esthétique clairement citée dans la chanson "Beach Boys", et quelques réminiscences par ci par là mais l'album contient également quelques allusions à toutes sortes de souvenirs des années 1960 et 1970 (Todd Rundgren, les Zombies, voire même George Harrison), il est vraiment, mais vraiment difficile d’y trouver un quelconque intérêt musical. Titres vraiment faiblards, plombés par la production de Butch Walker (Pink, Katy Perry, Taylor Swift) où rien ne semble fonctionner et surtout pas le petit plus électro R&B (sérieusement comment sortir sur disques des morceaux comme : "Feels Like Summer" (sorte de mélange infâme de Maroon 5 et d’Ed Sheeran), "Happy Hour", "Get Right" ou "La Mancha Scewjob") où les vieilles formules ayant fait leurs preuves il est vrai (mélodies XXL, de la power pop blindée de fun, la voix de Rivers Cuomo…) ont du mal à exister. "Mexican Fender", "Beach Boys", "Weekend Woman", le nostalgique (ton généralisé du disque) "QB Blitz" sont les rares titres à sauver du marasme.
Avec ce Pacific Daydream, qui est peut-être leur plus mauvais disque, bien que Hurley et Maladroit soient bien gratinés eux aussi et qui dément donc malheureusement les promesses du White album sorti en 2016 (et la fameuse théorie des couleurs chez les Californiens), Weezer a répondu un peu à notre question et semble plus avoir été qu’être. Nous réécouterons alors avec plaisir les albums de couleurs (bleu, vert, rouge et pourquoi pas blanc, comme une sorte d’hommage Kieslowskien) et Pinkerton et pourquoi pas en poussant un peu Everything Will Be Alright In The End. Tous ces disques qui rappellent quand même que sans toujours tutoyer les sommets (euphémisme), Weezer possède une sacrée discographie.
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