Comédie musicale de Alfredo Arias et René de Ceccatty, mise en scène de Alfredo Arias, avec Gaia Aprea, Flo, Mauro Gioia, Gianluca Musiu, Paolo Serra et les musiciens Giuseppe Burgarella, Johan Dalgaard, Maxime Garoute et Mark Plati.
Après "Eden Teatro", Alfredo Arias poursuit sa collaboration avec les comédiens-chanteurs de la troupe du Teatro stabile de Naples et son compagnon de route René de Ceccatty en proposant "Madame Pink"
Sous-titrée "comédie canine avec chansons" et présentée par ses auteurs comme "une comédie musicale en technicolor, rose comme une glace aux fraises, comme la cadillac d?Elvis et la maison de Barbie", elle relate les mésaventures du personnage-titre, une diva californienne digne d'un soap-opera étasunien (Gaia Aprea magistrale) qui, pour chasser son ennui, notamment conjugal, et voir la vie en rose, adopte Roxie, une délicieuse caniche, bien évidemment rose.
Mais celle-ci (Flo, alias de Floriana Cangiano figure montante de la pop napolitaine), hybride de la dysneysienne Georgette, en version rose girly antropomorphisée, hors le museau (masque de Erhard Stieffel), et de la poupée sanglante Chucky, se révèle possessive et caractérielle.
Et sutourt dangereuse en s'attaquant à tout représentant du sexe masculin - "Goodman" (Mauro Gioia également signataire des lyrics), "Badman" (Gianluca Musiu) et "Regularman" (Paolo Serra) - gravitant autour de sa maîtresse.
Jubilatoire, la partition se déroule dans un décor kitsch néo-pop art conçu par Agostino Iarrurci, une scène de musical-hall années 50 avec musiciens façon Ray Ventura et son orchestre, (Mark Plati, auteur de la partition pop-rock, Giuseppe Burgarella, Johan Dalgaard et Maxime Garoute) avec une mise en scène singulière - et surprenante - de Alfredo Arias s'avère propice à la déconcertation pour le spectateur qui ne connaît pas sa propension à la fantaisie débridée.
En effet, au terme d'un parti-pris audacieux s'affranchissant des codes théâtraux conventionnels, les acteurs, costumés de manière extravagante par Marco de Vincenzo, officient dans un univers bidimensionnel en se déplaçant de façon a-réaliste comme les figurines découpées actionnées par des tirettes des albums d'images.
Un parti pris audacieux et une interprétation émérite qui réjouira les fans de cet indéfectible électron libre dont le désir de théâtre demeure intact. |