Adapatation de la nouvelle de Kathrine Kressmann Taylor, mise en scène par Xavier Béja avec Guillaume Orsat et Xavier Béja accompagnés de François Perrin au violon.
La pièce est adaptée d'une nouvelle, sous forme épistolaire, de Kathrine Kressmann Taylor paru en 1938 aux Etats Unis qui a constitué un épiphénomène littéraire en France lors de sa publication en 2000.
Deux hommes ordinaires dans la tourmente de l'histoire. Deux amis, deux frères, l'un juif (Max) l'autre pas (Martin), galeristes installés aux Etats Unis. La nostalgie du pays amène Martin à revenir à Munich en 1932. Cette date, une litote. Presque tout est dit.
Si on ajoute que la sœur de Max fut la maîtresse de Martin et qu'elle mène une carrière de comédienne en Autriche avant de regagner l'Allemagne, alors se dessine en parallèle le trio d'une tragédie antique. D'où son évidente destinée théâtrale.
Tout commence sur le ton léger et badin des missives amicales. En un peu plus d'un an, les événements historiques vont très sensiblement et très rapidement en altérer le ton et le sujet.
Kathrine Kressmann Taylor dépeint d'une écriture claire, évidente et passionnée comment en l'espace de quelques mois la contamination et les ravages insidieux du national-socialisme prôné par Hitler, comment l'inconcevable devient acceptable puis revendiqué. Le jeu violent de l'amitié se mue en affrontement historique par le biais de l'identification jusqu'à l'inattendu dénouement.
Transcendés, Xavier Béja et Guillaume Orsat incarnent de manière à la fois très sensible et très impliquée l'éternel tourment d'Abel et Cain. Ils sont tout simplement remarquables.
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