Renald Luzier, dit Luz. Drôlissime dessinateur satirique, passionné de rock, sortait il y a 1 an sa dernière BD "J’aime pas la chanson française!", pour le plus grand bonheur de nos zygomatiques. Luz, en dessinant tout haut ce que beaucoup pensait tout bas, faisait alors exploser un tabou absolu.
Les petits gaulois n’étaient alors plus forcément tenus d’adhérer à la fameuse exception culturelle française, en tout cas pas quand celle-ci décidait de poser ses grosses fesses sur un tourne-disque. Comme Monsieur Luz, j’aime pas la chanson française. C’est pour cette raison tout à fait sensée qu’habituellement j’évite d’exposer mon avis sur un disque labellisé France, pour cause évidente "d’avis déjà bien arrêté".
Ce n’est donc pas pour leur AOC que Marteen tombe aujourd’hui entre mes mimimes, mais bien pour leur musique découverte au hasard de pérégrinations myspaciennes. Leur single "Your Mother Should Know (o’brother)" en tête de gondole de leur music player a fait mouche.
Les 4 rouannais de Maarten, heureusement pour moi, ne font pas de chanson française. Les côtes anglaises n’étant qu’à quelques kilomètres de la cité portuaire, les garçons ont sûrement dû tendre l’oreille vers elles, pour attraper au passage les quelques notes transportées par le vent marin.
My Favorite Sheriff, deuxième album du quartet confirme que les notes anglo-saxonnes ne sont effectivement pas tombées dans l’oreille d’un sourd. Accompagné à la production par Jason Lytle (leader de feu Grandaddy), la qualité des douces mélodies pop et la grâce du chant ont tout d’un savoir faire typiquement anglo-américain. Peuvent être cités sans honte, Grandaddy (of course), Sparklehorse, Belle and Sebastian, références/influences plus qu’évidentes à l’écoute du disque.
Maarten n’a ici pas inventé un nouveau style mais a magnifiquement su créer son propre chemin dans cet univers pop-mélancolique. "She’s The One", titre complexe et intense, au point de vous filer la chair de poule, "Cheers My Friends" avec son chant quasi susurré ajoute une touche de mélancolie parfaitement dosée, la légèreté d’un titre pop sucrée avec Golden Days, très Beatles des débuts.
Le chemin de Maarten n’est donc pas une ligne droite, au contraire il est sinueux, nous faisant ainsi voyager d’émotions en émotions tout au long des 48 minutes que dure le très beau My Favorite Sheriff. |