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John Glassco  (Editions Viviane Hamy)  février 2010

John Glassco, poète canadien anglophone dont nom n'est certes pas connu du grand public français, a remis sur le métier, plus de quatre décennies après, ses mémoires de jeune homme vaguement commencées lors de son séjour parisien à la fin des années 20 dans le très fameux quartier de Montparnasse.

Jeune bourgeois bien éloigné des ambitions carriéristes et pragmatiques nourries pour lui par sa famille, il débarque en France muni d'une petite rente paternelle pour réaliser ses rêves, devenir poète, et surtout, selon une expression un peu surannée, pour y "jeter sa gourme" en compagnie d'un ami et, surtout, en toute liberté.

A l'instar du voyage en Italie au 18ème siècle, la France, pays de cocagne, terre promise et capitale artistique du monde, constitue une destination très prisée de l'intelligentsia anglo-saxonne. Et plus précisément Paris et Montparnasse qui, après avoir été la butte des poètes au 17ème siècle, lieu de promenade au 18ème siècle et lieu de festivités au 19ème siècle, devient au début du 20ème siècle, en détrônant Montmartre, le cœur de la vie intellectuelle et artistique parisienne des années folles. Et surtout comme le décrivait Apollinaire, "un asile de la belle et libre simplicité" notamment pour tous les émigrés.

Venu pour y faire ses humanités, mais pratiquant "la voracité, l'oisiveté et la sensualité, les trois vices les plus aimables du catalogue", la vie facile et la recherche du plaisir auront tôt fait de prendre le pas sur ses velléités littéraires : "Il s'agissait de choisir entre plaisir et accomplissement, entre exigences de la vie et exigences de l'art. En me disant derechef que j'aurais toujours le loisir de reprendre la voie laborieuse de l'art, je choisis le chemin velouté de la jouissance immédiate. L'essentiel était de prendre du bon temps."

Errant de cafés en bistrots, jet setter avant l'heure s'invitant dans les soirées portes ouvertes et open-bar données par les riches américains en villégiature, il croise, plus qu'il ne connaît et ne côtoie, des personnalités dont le nom, pour la plupart n'évoquera rien au lecteur lambda mis à part certaines rares figures ou artistes entrés aujourd'hui dans la légende tels Foujita, Joyce, Kiki, Desnos, Hemingway, Picabia ou Marcel Duchamp, d'où le judicieux index des personnes figurant in fine

Et quand, les vivres familiales coupées, vient l'heure des vaches maigres, il vit de petits boulots vite abandonnés et surtout d'expédients finissant même par monnayer son corps juvénile. A la veille du krach de 1929, le nombre d'américains à Paris baissant comme les valeurs boursières, les mécènes et les folles nuits se raréfient. Le coeur n'y est plus vraiment et la santé non plus, ce qui d'ailleurs sera finalement sans doute salvateur pour lui.

Ces "Mémoires de Montparnasse" récit autobiographique écrit à froid, plus que des mémoires sur Montparnasse - qui est vu par le petit bout de la lorgnette - revêt davantage la forme d'une chronique acidulée, et assez factuelle, des moeurs du microcosme de la colonie anglo-saxonne de Paris et des pérégrinations d'un noctambule anonyme parmi d'autres, ces "clochards clinquants" qui, entre spleen et dandysme, ivresse des sens, et ivresse éthylisme tout court, et amours éphémères, rêvent leur vie d'artiste dans une bohême guère productive.

Cela étant, il décrit avec une précision quasi topographique ses déambulations de bamboche, dont les principaux sont également répertoriés en annexe et croque les portraits de ses hôtes d'un soir et de ses rencontres de bar avec la même plume insolente de la jeunesse que pour juger le monde qui l'entoure. Ainsi : "On découvre ainsi que les français n'ont pas en tête que lucre, contrairement à la croyance générale ; leur passion, en tant que peuple essentiellement féminin, est de distribuer des faveurs, exprimer leur égoisme et leur sentiment de supériorité face au reste de l'humanité par des gestes condescendants et gracieux".

 

MM         
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