Performance
de Jean Bart autour du journal de Cesare Pavese avec Michael Lonsdale et Anne
Martinet
Jean Bart, metteur en scène, réalisateur, musicien, fasciné
par la vie et l'oeuvre de Cesare Pavese, poête et romancier piémontais,
obsédé par le suicide qui fût son compagnon de route,
propose des extraits de son journal "dits" par Michael Lonsdale
et des poêmes récités par Anne Martinet sur des images
italiennes.
Cette "performance" comme il la décrit (cf. entretiens après
le spectacle ci-dessous) nous porte à la rencontre d'un être
solitaire, obsédé, angoissé qui nous livre ses pensées
sous forme d'aphorismes.
Un grand moment que ce soir-là avec le magnétisme de Lonsdale,
tassé derrère sa petite table, emmitouflé d'une écharpe...
Entretiens avec le metteur en scène et les comédiens
:
Sur le choix des extraits :
Jean Bart : Le choix est difficile en raison de la multiplicité
des thèmes abordés par Pavese et avait abouti à plus
de sept heures de lecture. L'essentiel résidait dans la volonté
de donner envie de lire Pavese réputé pour son esprit d'analyse.
Sur les images :
Jean Bart : Ce sont des images volées dans des rue sitaliennes
non pour souligner le texte mais pour décaler les propos de Pavese
qui était en retrait du monde.
Sur l'illustration sonore :
Jean Bart : J'ai inséré des versions non utilisées
pour le film Cinéma Paradiso écrites par Ennio Morricone et
des extraits de Hans Gorecki.
Sur la direction d'acteurs :
Jean Bart : Diriger des acteurs ne m'intérèsse pas.
Je préfère les tournages qui constituent des performances en
art. Ce spectacle est plutôt une perfromance qui vit sa propre vie.
La force du verbe suffit. Elle ne nécessite pas la gesticulation d'acteurs.
Sur la logique des intercalages avec les poêmes :
Anne Martinet : Certains ont un rapport direct avec le texte comme
le premier sur le travail avec le passé ou le dernier (la mort aura
tes yeux). D'autres non.
Sur la lecture :
Michael Lonsdale : Il s'agit d'un tryptique : musique, textes, images.
La lecture n'est pas un rôle mais une transmission
de mots. Laisser les mots dire et ne pas les interpréter. S'en tenir
à la beauté de la lecture... |