Comédie dramatique écrite et mise en scène par Fabrice Murgia, avec Emilie Hermans, David Murgia et Laura Sépul.
Venue de Belgique, la Compagnie Artara présente "Le chagrin des Ogres" un pseudo-conte dramatique sur le monde de l'enfance et, plus précisément, sur la crise de l'adolescence qui figure parmi les préoccupations actuelles des sociétés post-modernes et ses dérives comme symptôme du malaise sociétal, une thématique en vogue qui fascine tant les auteurs que les cinéastes.
A partir de deux faits réels, un adolescent qui s'est tué après avoir procédé à une fusillade meurtrière dans une école en Allemagne et la séquestration d'une petite fille pendant 8 ans en Autriche, Fabrice Murgia, jeune artiste associé au Théâtre National de Bruxelles, a écrit un texte à deux voix - "des testaments d'enfants" précise-t-il - pour "une plongée sensorielle dans l'univers mental de la jeunesse actuelle".
Dans un dispositif multimédia, micro, images vidéo et musique, désormais incontournable dans la jeune création contemporaine, les bribes de vie des protagonistes campés par David Murgia et Emilie Hermans font l'objet de micro-scènes avec la présence récurrente d'une étrange et onirique narratrice déguisée en première communiante au visage ensanglanté interprétée par Laura Sépul.
Ce projet intéressant et ambitieux, voire didactique en ce qu'il repose sur les postulats - au demeurant contestables - du conflit générationnel et de la responsabilité parentale version moderne de l'ogre mythique, se caractérise sur le fond par une unicité de point de vue sur des psychopathologies très différentes (suicide, kidnapping, fusillade aveugle, hikikomori...) et une alternative radicale et réductrice (accéder à l'âge adulte ou mourir).
Sur scène, le spectacle manque un peu de souffle et finit même par tourner en boucle malgré un format court d'une petite heure. |