Il y a trois ans, Mirel Wagner nous ensorcelait avec un premier album absolument superbe de folk à la beauté crue. La jeune femme d’origine Ethiopienne mais vivant en Finlande est de retour et il faut l’avouer, c’est un véritable bonheur de retrouver cette voix incroyable, de celles qui vous électrisent, qui vous touchent, vous transpercent, vous attrapent à l’âme et à la gorge.
Signée maintenant chez Sub Pop, son nouveau disque est produit par Vladislav Delay mais ne perd rien de son absolu pouvoir magnétique. Plus sombre et venimeux que Luluc ou Tiny Ruins, plus brut que Josephine Foster, moins à l’ouest que Cat Power, Mirel Wagner égraine des titres sombres sur quelques accords de guitare, parfois juste renforcés par un peu de reverbe ("Taller Than All Tree", "Oak Tree"), quelques chœurs fantomatiques, un piano ou un violoncelle ("Ellipsis" et "Goodnight", deux titres arrangés par le compositeur Craig Armstrong).
Mirel Wagner économise les moyens, revient aux fondamentaux d’un blues folk originel (y compris à la gamme pentatonique Blues). La musicienne avoue avoir composé When The Cellar Children See The Light Of Day lors d’un exil dans le nord de la Finlande et avoir fait le choix de l’isolement (en rupture avec une longue tournée de promotion de son premier disque) et d’une relative austérité (peu de nourriture, pas d'électricité) pour l’aider dans son cheminement compositionnel.
Ici, le dépouillement confère au superbe. Sans artifice, When The Cellar Children See The Light Of Day est le reflet de sa chanteuse, direct, il est aussi le résultat des doutes, atermoiements, tourments, angoisses et désillusions de Mirel Wagner. Dur et intense, abrupte et superbe.
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