A ceux qui prétendaient que les filles n'avaient pas le pouvoir, on aimerait répondre bien des choses.
Que les femmes ne se contentent plus des backings-vocals, des rôles de claviéristes tapies dans l'ombre... Que oui, on peut être femme et fumer des barbapapas, manger des cigarettes, indifféremment, monter un groupe de filles comme The Donnas, Electrelane.
Et voila un groupe américain au nom atypique, Au revoir Simone. Un bras d'honneur à pas mal de choses.
Verses of comfort, assurance & salvation. Une pop'onirique qui tourne bien dans l'air, sucrée ce qu'il faut pour ne pas alerter les plombages. Au revoir Simone c'est un peu l'émancipation de la femme, qui n'hésite pas ou plus, à assumer ses influences, Stereolab, et ses réminiscences, l'électro-cheap bidouillée d'Eno le monarque.
Juste trois musiciennes se foutant de la hype et des Strato qui pleurent, mettant le Rhodes en avant comme on exhiberait un décolleté avantageux. Des new-yorkaises pure souche ayant digéré vingt ans de musique, de la programmation allemande minimaliste, Neu en tête, à Neon golden et Cocorosie. Justement un autre groupe de filles.
Sur ce premier album, simple supputation, les claviers se mangent à toutes les sauces, et donnent le ton, comme sur "And Sleep al mar", tragique et intimiste comme une rupture. Pas de refrains, pas de gimmicks, juste des moments éthérés, une rage contenue et une vision. La pop peut être symphonique et électronique, un slow disco à la Morricone, une bande-son imaginaire et des poneys cavalant dans la prairie.
Les perles rêveuses ("Though the backyards", "The disco song") sont hélas peu nombreuses et les chœurs trop lisses pour laisser espérer plus qu'une récréation.
Comme à toutes les récréations, on retourne en cours la nostalgie au cœur, le regard par la fenêtre, la tête de souvenirs joyeux. On revient à la vraie vie, loin des mélodies utopiques et innocentes, on devient adulte… Au revoir Simone. |