Empyr Skin EP (Sony / BMG, mai 2009)
Pour faire très simple, Empyr est la récente formation qui réunit en son sein la fine fleur du pire du rock français. Attention, accrochez-vous bien à votre collection de disques de Noir Désir : au chant Benoît Poher (ex Kyo), à la guitare Florian Dubos (ex Kyo), à la seconde guitare Frédéric Duquesne (ex Watcha), à la basse Benoît Julliard (ex Pleymo) et à la batterie Jocelyn Moze (ex Vegastar).
Musicalement, le résultat est exactement ce à quoi on pouvait s’attendre, du neo-metal à tendance californienne pour ados emo. Le chant midinette de Benoît Poher ajoute au ridicule de compositions lourdes et dépourvues d’originalité. N’est pas Deftones qui veut.
Cinq titres composent cet EP, dont deux live et une ballade, parce que les Empyr n’ont pas que la rage, ils ont aussi l’amour. Définitivement, il ne manque plus qu’une seule chose pour faire de ce projet une absolue réussite du pire, un featuring avec Mademoiselle K.
Kid Bombardos EP (Sober&Gentle, 2009)
Les quatre bordelais de Kid Bombardos n’ont rien inventé. Véritable ersatz français des Strokes, on ne peut pas dire qu’ils brillent par l’originalité de leur style. Pourtant, le tout est fait avec un certain talent (pour ne pas dire un talent certain) et par de très bons musiciens. Du coup, on se plait à écouter les cinq titres accrocheurs et dansants de cet EP.
"I’m gonna try" typiquement, qui commence sous la forme d’une jolie ballade romantique/acoustique et qui se transforme en rock haletant et rageur. Ou encore le sympathique "Goodbye Baby", avec sa rythmique très Vampire Weekend et ses jolis chœurs "wouh wouh"… très "Sympathy For The Devil". Pas mal les Kid Bombardos, mais attention les garçons de ne pas abuser du concept de groupe hommage.
The Enjoys Made In France EP (No Major Musik, 2009)
Quand on fait du rock n’ roll, on peut se targuer d’être anglais, américain (of course), ou encore suédois voire danois ou hollandais, mais revendiquer sa nationalité française, c’est un peu se tirer une balle dans le pied (ou avoir beaucoup d’humour, mais ce n’est pas le cas ici).
The Enjoys a donc témérairement intitulé son EP "Made In France", tout en prenant le parti de chanter (assez mal) en anglais. Malgré tout, ce quatre titres n’est pas désagréable. A son écoute, on comprend assez vite que les franciliens sont au fait de ce qu’il se passe de l’autre côté des eaux puisque leur rock énergique, dansant et funky nous évoque aussi bien les Rapture que Foals ou encore Maxïmo Park. Et comme leurs rivaux anglophones, il semblerait que les français soient coutumiers de la scène. Il ne reste donc plus qu’à vérifier s’ils y officient aussi bien.
Alys Is It Love ? EP (Akamusic Distribution / Universal, juillet 2009)
Contrairement à ce qu’évoquent le nom et la pochette de cet EP, Alys n’est pas l’œuvre d’une seule et unique demoiselle. Il y a effectivement Alice, auteur, compositeur, interprète, mais aussi Gaëtan, pianiste, compositeur, et de nombreux autres musiciens qui donnent à ce projet toute son ampleur.
La voix d’Alice, d’une extrême délicatesse habille en douceur de charmantes mélodies pop romantiques (mais aussi énergiques "Is It Love ?"). Comme Cocoon (en moins pompeux), on imagine pour Alys un avenir rempli de succès, avec ou sans habillage de pub TV.
Roscoe Things Trapped In Our Minds (AKAmusic, juillet 2009)
Après avoir remporté plusieurs prix et concours, Roscoe met sur galette ce qui a fait son succès scénique. Quatre titres pop-rock sombres et planants, qui ne sont pas sans rappeler l’univers d’Archive ou de Birdpen ("Ruin").
Pour tenter de marquer leur différence, les cinq liégeois ajoutent à leurs mélodies atmosphériques quelques chœurs et riffs métal sur "We Fell The Same", ou à napper le tout de guitares puissantes et chevrotantes, touchant ainsi du doigt un son plus post-rock avec "Learn". Bien qu’intéressant, cet EP nous emmène sur des chemins déjà largement foulés par d’autres formations connues et reconnues. Reste donc encore à Roscoe, à se trouver une personnalité propre.
The Dirty Projectors Stillness Is The Move (Domino, mai 2009)
"Stillness Is The Move" est le premier single du dernier album des Dirty Projectors. A l’image de celui-ci, ce titre bigarré s’amuse avec les genres. Guitare arabisante, rythme electro et chant Rn’B des deux complices féminines, Amber Coffman et Angel Deradoorian. Un titre riche, envoûtant et terriblement séduisant, bel exemple de la créativité infinie du leader et chef d’orchestre Dave Longstreth. Le mieux étant encore de se procurer l’album Bitte Orca pour savourer pleinement toutes ces pépites art-pop. |