Depuis quelques mois,
les nouvelles du groupe Tara King sont plutôt impressionnantes
: ep en libre téléchargement, bandes originales de
films d’animation, remixs divers et variés notamment
pour Benjamin Biolay et Dionysos,
collaboration avec Dominique Paturel,
nouvel album...
Ce concert était l’occasion de vérifier en
live si tout le bien que l’on pense de Tara
King th est fondé– et le résultat a dépassé
de loin nos espérances.
La soirée commence avec Harold
– passages séquentiels.
Dès le début, le texte raconté par Dominique
Paturel, marque les esprits : le silence se fait rapidement
dans la salle. C’est vrai qu’il est lourd de sens et
moderne. Il s’adresse autant aux adultes qu’aux plus
jeunes.
La musique composée par Arnaud,
qui s’occupe des sequencers sur scène, et la voix de
Dominique Paturel (qui est aussi celle de JR dans Dallas, d’Hannibal
dans Agence tous risques) collent parfaitement à l’histoire
si bien que l’on ne sait plus très bien si ce sont
les sonorités qui accompagnent les mots, ou l’inverse.
Dire que "Harold" est un conte musical est réducteur
: il s’agit d’un spectacle total atteignant par moments
des sommets. Cécile qui est aussi
sur scène, au piano, a raison d’être satisfaite
: son texte est superbe, parfaitement mis en musique par Arnaud
et raconté avec justesse par Dominique Paturel.
L’entracte est l’occasion de voir le teaser du film
"Harold" qui est la mise en image du spectacle. Nous avons
ainsi pu découvrir en avant première le visage de
Harold (qui est aussi sur le site du groupe).
Quelques minutes plus tard, Vivien (batterie
et clavier) et Béatrice (chant
et clavier) rejoignent Arnaud (toujours aux sequencers) pour la
seconde incarnation de Tara King th. La
magie se produit une seconde fois...
On reconnaît bien sûr quelques morceaux de Echoes
of the future dans des versions alternatives ou encore le
"Cold" des Cure
(encore une nouvelle version) joué en rappel avec Cécile,
mais nous découvrons la plupart des titres.
Les nouvelles compositions d’Arnaud sont excellentes et
dans la continuité de Tara King : sur une base relativement
simple (une boucle, un sample comme l’introduction extraite
des "Avengers" ), plusieurs sonorités viennent
se greffer pour former un ensemble plus complexe, une texture douce
et confortable pour l’auditeur.
Et ce n’est pas Béatrice qui va retirer le spectateur
de son petit nid douillet : sa voix nous berce. Peut être
peut-on penser qu’elle est un peu trop faible et parfois on
a peur qu’elle dérape. Quelques dizaines de concerts,
un petit peu de whisky et de vin rouge devraient la mettre en confiance...
Vivien est le batteur qu’il fallait parfois lent, parfois
plus énergique, son apport est essentiel à la rythmique
de Tara King.
Que ce soit avec "Harold" ou avec les chansons de leur
nouvel album, les Tara King th confirment qu’ils sont un des
meilleurs jeunes groupes français, dans un style personnel
(la Tara King theory) à la croisée du post-rock, du
trip-hop et du songwriting.
L’adéquation entre les textes et la musique est telle
qu’on est presque sûr de tenir avec Arnaud et Cécile
un tandem d’exception qu’on sent capable d’aller
très loin.
|