"A l’Univers entier, le dernier cri de l’innocence et du désespoir". Louis Delgrès (1766-1802)

"Avec tous les discours et promesses, comment se fait-il que nous, les gens, nous battons encore pour survivre ? La plupart d'entre nous luttons dans ce monde. Nous devons continuer à nous battre, nous battre, nous battre ... Lutter, lutter". ("Mr Président")

Au départ de ce projet, il y a le multi-instrumentiste, auteur, compositeur et chanteur Pascal Danaé, déjà remarqué avec un album solo London > Paris en 2007, puis avec le trio afro-brésilien Rivière Noire. Le guitariste s’est adjoint les services de Baptiste Brondy, batteur de Rivière Noire et du sousaphoniste (ou soubassophoniste) Rafgee.

Le groupe tire son nom de Louis Delgrès, symbole de la résistance à l’esclavage, métis libre né à Saint-Pierre en Martinique, fils d'un haut fonctionnaire de l'administration coloniale et d'une mulâtresse. Officier de l'armée, il participe au renvoi de Lacrosse, représentant de l'autorité de la France en Guadeloupe, en 1801. Il devient le chef de la Résistance contre les troupes du général Richepance, envoyées par Bonaparte pour rétablir l’esclavage que la Convention avait abolie. Le 20 mai 1802 Delgrès se replie au fort de Basse terre, puis se réfugie à Matouba, au pied de la Soufrière. Le 28 mai, Louis Delgrès et ses 300 compagnons se suicident en faisant sauter leurs réserves d’explosifs aux cris de : vivre libre ou mourir.

Mo Jodi (mort aujourd'hui en créole) brûle de cette force et le plaisir de jouer ensemble y est perceptible. Le blues-rock y est incandescent, festif et politique ("Mr Président"), avec un véritable sentiment de devoir de mémoire. Le blues créole de Delgres rappelle celui du Mississipi avec ses racines africaines. De nombreuses réponses de s’intéresser à ce disque.