Marcel Lattès : Le diable à Paris
(B Records) juin 2021
Connaissez-vous Maurice Yvain, Henri Christiné, Raoul Moretti, Vincent Scotto, Marcel Lattès, Tiarko Richepin, René Mercier, Albert Chantrier ? Le lien entre ces compositeurs ? La comédie musicale à la française (pour ne pas confondre avec la version anglo-saxonne).
Un genre très en vogue dans la première moitié du XXème siècle avant de céder le pas face au cinéma parlant et de disparaître à la fin des années 30. Que reste-t-il un peu plus d’un siècle après la création de Phi-Phi d’Henri Christiné le 12 novembre 1918 ? Des œuvres entre musiques savantes et musiques considérées comme plus légères, music-hall, cabaret, chansonniers, des compositeurs généralement ignorés voire méprisés.
Alors saluons notamment l’initiative des Frivolités Parisiennes de redonner des couleurs, vie même au répertoire lyrique léger français des XIXeet XXesiècles : l’opéra-comique, l’opéra bouffe et la comédie musicale et donc à ce Diable à Paris de Marcel Lattès.
Le Diable à Paris de Marcel Lattès sur un livret de Robert de Flers, Albert Willemetz et Francis de Croisset est créée le 27 octobre 1927 au théâtre Marigny. L’histoire est assez simple et tout à fait réjouissante mêlant histoire d’amours et d’argent, pacte diabolique.
Comme le résume la presse à sa sortie : "Le jeune André, ruiné et amoureux, se fait pour ces deux raisons le chef de gare occasionnel de Guéthary, au pays basque. Ainsi, il sera plus près de Marguerite, la nièce de la garde-barrière sa tante sévère mais ardente, dame Marthe, qui la garde jalousement et la réserve à un époux riche. On surveille mal les voies ferrées quand on aime, et les trains déraillent avec une fréquence déplorable. Comme Faust, André appelle le Diable, grâce aux indications d'un livre de magie retrouvé au milieu des débris d’un rapide. Et Méphisto apparaît, qui comble le jeune homme d’or, et rajeunit du même coup un vieil homme d’équipe qui adore dame Marthe, à condition qu’on l’emmène à Paris faire la bombe. Au deuxième acte, Satan s’émerveille de tout ce qu’on a inventé depuis Faust et, lancé dans le tourbillon parisien, se fiance avec Marguerite, dépitée de voir André prisonnier des artifices diaboliques de la belle Paola de Valpurgis. Tout s’arrangera au troisième acte. André épousera Marguerite, dame Marthe le vieil homme d'équipe qui retrouve ses cheveux blancs, et le Diable, dégoûté de voir que les hommes lui ont pris tous ses trucs, retourne à son Enfer et à son insupportable Proserpine".
Toute cela ne manque naturellement pas de fantaisie (l’hilarant "Proserpine") dans cette version moderne de Faust, où le diable se fait duper.
L’interprétation par Les Frivolités Parisiennes, par les chanteuses (Sarah Laulan, Marion Tassou, Julie Mossay) et chanteurs (Mathieu Dubroca, Paul-Alexandre Dubois, Denis Mignien), sans oublier la narratrice Céline Groussard est pleine d’énergie, de vivacité. Tout ce beau monde est au service de cette musique mélodique, colorée et dynamique menée avec finesse, humour.
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