Quand on est né à Metz, les histoires de famille ressemblent à des leçons d’Histoire ou de géographie nous dévoile le narrateur du nouvel ouvrage de Thierry Hesse. Metz, une ville que l’auteur connaît particulièrement bien puisqu’il y vit. Une ville au cœur d’Une vie cachée, qui vient de sortir aux éditions de l’Olivier.
Ce narrateur est hanté par la figure de son grand père François dit Franz. Il part alors sur ces traces et découvre peu à peu sa jeunesse, son métier de tailleur et ses vraies origines qui vont nourrir son récit. Evidemment autobiographique, cet ouvrage qui est au carrefour de la petite et de la grande histoire permet à son auteur d'épouser le mouvement d’une déambulation qui va emmener le lecteur dans des moments passés de la ville de Metz et de la Moselle.
Du quartier impérial construit par Guillaume II aux forêts de la Meuse, du conflit perdu de 1870 à la Grande Guerre, cette enquête sensible se termine dans une chambre du quartier botanique. Franz-Francois y aura passé une partie de sa vie, reclus et pourtant bien visible.
Car au travers de l’histoire de cet aïeul si particulière se dissimule l’histoire d’une région et d’un territoire, balloté entre la France et l’Allemagne. Une histoire personnelle, une histoire de famille qui nous dresse le portrait d’un grand-père particulièrement mystérieux mais aussi terriblement attachant.
Et cerise sur le gâteau, Thierry Hesse, en même temps qu’il nous fait le récit de ce grand-père nous dévoile les grands écrivains qui l’ont marqué comme Tolstoï, Kafka ou encore Claude Simon. L’ouvrage est court, tout juste 180 pages, suffisantes pour nous éblouir par le verbe de l’auteur et ses qualités d’écriture. Suffisantes aussi pour nous toucher par cette démarche de vouloir reconstituer la vie de ce grand-père pour le comprendre mais aussi comprendre sa famille. |