Marc Colin a toujours eu le chic pour dénicher de belles voix féminines, que ce soit avec Nouvelle Vague, avec Bristol ou pour son label Kwaidan, on pourra citer entre autres Mélanie Pain, Brisa Roché, Barry, Marina Celeste… Liset Alea, jeune chanteuse Cubaine, est une belle voix de plus.
Une voix que vous aurez peut-être déjà entendu au détour de chœurs ou plus si affinité chez Elodie Frégé, Nouvelle Vague, Yasmine Hamdan ou encore Alexkid et qui, après bien des tours et des détours (des producteurs véreux, une période potiche à guitare dans des bars branchés de Miami), prend enfin son propre envol.
Mais une belle voix sans le reste (un univers, des compositions qui tiennent la route…) n’est que singerie pour amuser la galerie et le vulgum pecus les samedis soir. De ce côté pas de problème, la proposition musicale de Liset Alea est plutôt intéressante avec son petit côté à la Shivaree, Joan Osborne ("Alexander") ou Lana Del Ray (en plus européen et moins glamour hollywoodien), avec ses compositions tirant avec une certaine classe vers un sombre feutré, ses belles mélodies, ses orchestrations et instrumentations séduisantes (par exemple, la clarinette dans "Hunter & Tiger", les nappes de cordes dans "Alexander"…) et ses claviers comme du velours, on y reconnaîtra facilement la pâte de Marc Colin.
Un disque personnel, intime presque, la chanteuse fille d’une poétesse et d’un cuisinier de Castro avouant qu’elle portait en elle cette musique depuis très longtemps où la jeune chanteuse se dévoile dans la musique comme dans des textes graves (l’amour perdu dans "Jerusalem", "Tidada (Nada es igual)", "White Birds", "Asphalt Flowers"…). Une belle découverte, de plus à mettre au profit de Colin.