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Interview  (Paris)  vendredi 7 avril 2017

Le rendez-vous pour l'interview du siècle, se fait dans un hôtel du 9ème arrondissement à Paris, caché dans une impasse.

Quand je vois Neil Halstead (j'avoue, un peu comme une vision !), son attachée de presse m'explique que c'est sa douzième interview de la journée et je comprends tout de suite la raison de son visage fatigué.

Sur la table, un thé déjà terminé, des gélules pour le mal de gorge et une paire de clés. Je me présente en lui disant que je suis une des plus grosses fans de Slowdive et notre conversation continue heureuse en parlant des années 90's, de son morceau préferé des Slowdive, de ses enfants et de comment tout le monde, après la période shoegaze, détestait le shoegaze...

Tout d'abord, comment s'est passé le concert au Trabendo ?

Neil Halstead : C'était très amusant ! On a passé un très bon moment. Le son était parfait car le lieu ressemblait à une espèce d'amphithéâtre. C'était l'un de nos concerts préférés parmi les sept qu'on a faits à Paris.

Est-ce qu'il y a une période où vous avez pensé que c'était le moment de revenir avec Slowdive ?

Neil Halstead : Je crois que le grand événement où on a joué depuis longtemps et qui nous a fait réfléchir à un éventuel retour était le Primavera Sound en 2014. On avait déjà décidé de revenir avant le Primavera, on avait fait quelques concert à Londres, on pensait à un nouvel album, et là c'était un moment très émouvant pour nous : 20.000 personnes. C'était spécial pour nous tous.

Après tous ces années, est-ce que vous avez une approche différente de la composition et de votre musique en général ?

Neil Halstead : Par rapport à Pygmalion (Creation Records, 1995) où on a passé beaucoup de temps ensemble, on travaillait beaucoup sur cette idée identitaire du groupe, je ramenais des chansons et en suite on y travaillait ensemble pendant quelques jours, je suppose que c'était notre façon à nous de travailler.

Depuis Pygmalion, tout a changé. Aujourd'hui, on travaille beaucoup avec des laptops. En comparaison avec ce que je fais en solo, travailler avec Slowdive est plutôt impressionniste : écrire les paroles est un processus circulaire, naturel, inspiré par la musique, rien de plus. Et c'est quelque chose qui marche très bien pour moi.

Cet album nous a pris deux ans, les concerts nous ont pris un an, de juillet à novembre 2016, on a passé deux semaines dans le studio pour comprendre quel genre d'album on voulait faire. On n'était pas trop sûr que cela soit un album electro ou plutôt un album noise et puis l'album nous est devenu familier : c'était un album de Slowdive.

Pourquoi le choix de "Slowdive" comme titre d'album ?

Neil Halstead : Je crois que c'était pour dire "Voilà ce que nous sommes" ("this is what we are"), en plus ça sonnait bien pour nous tous ! (rires)

En 2007, Kevin Shields de My Bloody Valentine a annoncé le retour du groupe, qui a sorti un nouvel album en 2013. En juin 2017, Rideva aussi sortir un nouvel album, Wheater Diaries. Pourquoi à ton avis le retour de tous ces groupes shoegaze ?

Neil Halstead : Je sais pas pourquoi et j'avoue que ça me semble bizarre même. Moi je jouais au Primavera avec Sun Kil Moon et je les ai vus et ils étaient cool. C'est bizarre ce retour... je ne sais pas vraiment l'expliquer...

Est-ce que vous voyez une différence entre le public des 90's et celui d'aujourd'hui ?

Neil Halstead : Les kids des 90's ont grandi aujourd'hui. Et aujourd'hui on a tous ces ados qui viennent aux concerts avec leurs mères. C'est cool pour nous de voir ce mélange de générations. Nous on est resté toujours les même gamins. Rien a vraiment changé pour nous.

Picthfork vous a dédié un documentaire. Comment est-ce arrivé ?

Neil Halstead : Oui on est très proche de Pitchfork, ils nous ont toujours soutenus. Au tout début, je trouvais ça franchement ridicule. Je me disais : "Attends, vous voulez faire quoi ?" (rires). Mais finalement ils ont fait un très bon travail et j'en suis très content car d'ailleurs nous n'avons jamais enregistré d'album live, donc c'est bien d'avoir un document comme ça sur YouTube.

Vous avez travaillé avec Brian Eno ("Sing" et "Here She Comes", Souvlaki, 1993). Comment cela s'est passé ? Est-ce que vous en gardez de beaux souvenirs de cette période ?

Neil Halstead : J'ai des souvenirs plutôt comme des épisodes... Je crois que quand tu es jeune c'est comme ça que cela marche, je me disais peut-être : "Bon une autre journée en studio avec Brian Eno... allez !". Nous on était très fan de lui !

Toutes les sessions se passaient comme ça : il m'enregistrait pendant que je jouais de la guitare, il m'enregistrait pendant une heure mais... en m'arrêtant toutes les dix minutes. La chose intéressante, c'était qu'il nous permettait de garder notre esprit créatif, sans intellectualiser le processus. On avait 19-20 ans et on était juste des étudiants qui jouaient pendant des heures, et c'était très intéressant pour nous de voir comment c'était de travailler à ce niveau là, s'arrêter toutes les dix minutes pour rectifier et déconstruire.

Le premier nom auquel je pense quand je pense à Brian Eno, c'est celui de David Bowie, donc il a été très cool de bien vouloir s'occuper de nous à cette époque là (rires).

Tu avais déjà rencontré Froggy's Delight en 2003 à l'occasion d'un concert des Mojave 3. Comment est né ce projet ? Est-ce que tu penses que ce groupe a un avenir ?

Neil Halstead : Mojave 3 était la continuation de Slowdive. C'était notre réaction à la fin de Slowdive. Après Pygmalion, moi je voulais juste continuer à écrire des morceaux avec un mood plus électro.

Je crois qu'on a eu de la chance car Rachel avait envoyé une copie (ndlr : Ask Me Tomorrow, le premier album de Mojave 3) à Ivo de 4AD (ndlr : Ivo Watts Russell, cofondateur du label avec Peter Kent) et lui trouvait ça très intéressant, donc quatre mois après il nous a contactés. Il avait une vision plus complète de celle que nous avions à l'époque.

Et là il y a quelques semaines, il vient de sortir la réédition de notre premier album (ndlr : Ask Me Tomorrow) disponible en vynile sur Sonic Cathedral (ndlr : dans le cas où vous seriez intéressé, sachez qu'il est déjà epuisé !). Tu sais, le dernier album est sorti en 2016... moi j'ai des jumeaux, le batteur aussi... c'est compliqué ! Mais tu vois on ne s'est jamais officiellement separés donc il y a toujours la possibilité d'un futur... (rires)

Tu as également un projet solo. Est-ce que Slowdive influence ta musique ou peut-être est-ce l'inverse ? Ou est-ce plutôt quelque chose de séparé ?

Neil Halstead : C'est très différent par rapport à l'approche que j'ai avec Slowdive. J'ai un autre projet aussi, Black Hearted Brother, qui est quelque chose de très différent aussi par rapport à mon projet solo, c'est plutôt basé sur des enregistrements en studio.

Il y a un morceau de Slowdive qui est vraiment important pour toi ?

Neil Halstead : Je crois que Avalyn (ndlr : Souvlaki, 1993) est très important pour nous tous car c'est le morceau où on a vraiment trouvé notre son.

Kevin Shields (ndlr : My Bloody Valentine) a dit qu'il déteste le mot "shoegaze", qui vers la fin des années 90's était devenu presque une insulte. Es-tu d'accord ? Et surtout est-ce que vous pensez avoir inspiré tous ces nouveaux groupes shoegaze ?

Neil Halstead : (rires) Oui tu as raison ! C'était une insulte, ce mot ! Mais moi je n'ai jamais pensé trop à ma musique comme "shoegaze" ou pas. En fait, on n'a rien créé, on aimait My Bloody Valentine et Sonic Youth, c'est eux qui nous ont vraiment inspirés. Rachel était plutot fan de new wave, tu sais, Siouxsie and The Banshees, Sisters of Mercy.

Je suis content si ma musique a inspiré des gens mais voilà je suis un peu gêné par rapport à ça. Je trouve juste cool que le fait de faire sa propre musique puisse inspirer quelqu'un.

Pour terminer, est-ce qu'il y a des groupes que tu aimes bien en ce moment ?

Neil Halstead : Nous on est très fan de Ulrika Spacek, ils sont très cool. J'adore le dernier album de Nick Cave. Je crois que plus j'avance dans le temps, moins j'écoute de musique. J'étais affamé de musique et là je suis devenu très paresseux... (rires)

 

A lire aussi sur Froggy's Delight :

La chronique de l'album Ré-éditions de Just For A Day - Souvlaki - Pygmalion de Slowdive
La chronique de l'album eponyme de Slowdive
La chronique de l'album Everything is alive de Slowdive
Slowdive en concert au Festival La Route du Rock #24 (vendredi 15 août 2014)

En savoir plus :
Le site officiel de Slowdive
Le Bandcamp de Slowdive
Le Soundcloud de Slowdive
Le Facebook de Slowdive


Paola Simeone         
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