Parce qu’il est vivant, foisonnant et qu’il a toujours été un terrain de métissages, le jazz est une musique d’ouverture de perspectives. Le mélange des genres fait intégralement partie de l’ADN musicale du trompettiste Nicolas Gardel et de l’ensemble The Head Bangers (Ferdinand Doumerc : saxophones / flûte, Dorian Dutech : guitares, Philippe Burneau : basse, Alexandre Cantié et Thibaud Dufoy : claviers, Jérôme Martineau-Ricotti : batterie...).
The Irøn Age pourrait faire penser à une sorte de jazz rock progressif qui devrait autant à Weather Report, Zappa, Keef Hartley Band ou Blood, Sweat & Tears qu’à King Crimson ou Gong. Les compositions, jamais linéaires, laissent une place importante à l’improvisation, permettent les alternances d’atmosphères, les dialogues entre solistes (Nicolas Gardel forcément mais Dorian Dutech n’est pas en reste...) et l’ensemble, les cavalcades féroces (et elles sont en nombre !) comme les moments plus calmes.
Si l’on trouve dans ce disque singulier / pluriel incisif et fougueux un éclatement esthétique (du jazz au rock en passant par le funk ou l’électro), on y retrouve également une véritable recherche sonore, mélodique et un mélange des timbres. Cela dépote, cela secoue sec ("The Rise of Gabriel", "Loveless In Babylone", "Pump") mais sans oublier les envolées labyrinthiques ("Mister Clean", "Alpha & Omega") ou lyriques ("Seven Skies").
Même si parfois cela part dans tous les sens, que c’est un peu foutraque ou que cela en rajoute un peu de trop, ce the Irøn Age est renversant. En même temps, on ne nomme pas son groupe The Head Bangers pour rien !