Il est parfois judicieux de prendre son temps pour faire une chronique afin d’avoir du recul par rapport au disque écouté.

Pour illustrer ce propos : faisons une petit rétro sur nos sentiments à l’écoute du premier disque du quintet irlandais de Fontaines D.C.

- Réception du disque en mars : il s’agit d’un disque incontournable de l’année 2019. Voilà un savoureux mélange de rock et de punk comme seuls les anglais saxons (irlandais en l’espèce) savent le faire. On y sent du punk, du post-punk (le tubesque "Hurricane Laughter"), l’inspiration des Falls ou des Smiths ("Television screens"). Et sur le final, c’est même une coloration Pogues qui se mène à la fête sur la balade de clôture de l’album ("Dublin City Sky").

- Au bout d’un mois d’écoute : album excellent doté d’une superbe énergie mais finalement, malgré quelques fulgurances, pas si innovant que ça.

- Au bout de deux mois d’écoute : cet album est très bien mais non il n'est pas historique comme l’ont pu écrire certaines critiques dytirambiques voyant en cet album le "jackpot de l’année" (NME, Guardian, Les Inrocks). On peut penser au premier disque de Shame sorti l’année dernière et qu’au final, on n’écoute plus trop.

Alors oui pas d’excès d’enthousiasme. Dogrel ne va pas révolutionner le rock. Il s’agit "seulement" d’un très bon disque et l’auditeur sera conquis à son écoute. C’est déjà suffisant en même temps.