Paris-Beyrouth
(Dièse Production / Un Plan Simple) octobre 2019
Cyril Mokaiesh est de retour en ce début d’année pour mon plus grand bonheur. J’aime beaucoup cet artiste mais aussi l’homme pour ce qu’il nous propose musicalement mais aussi pour ses idées. Interviewé au moment de son dernier album, j’avais rencontré un homme sensible et révolté qui reflétait parfaitement son dernier album, Clôture, tout simplement magnifique.
Trois ans ont passé déjà, et voilà qu’il nous revient avec un album différent du précédent, intitulé Paris-Beyrouth, capitale du pays dont il est originaire. Ecrit, composé et produit entre la France et le Liban, ce nouvel album symbolise la rencontre de l’Occident et de l’Orient.
Profondément différent du précédent, l’album mêle musiques électroniques et instruments traditionnels, permettant à l’artiste d’effectuer un retour aux sources qui le caractérisent. Accompagné par Valentin Montu et Marie-Anne Favier, Cyril Mokaesih nous offre onze titres aussi beaux les uns que les autres.
L’album s’appuie toujours sur les qualités d’écriture de l’artiste qui va chercher son inspiration dans ses souvenirs d’enfance entre la France et le Liban, dans ses tourments d’adolescent, dans sa jeunesse révoltée et dans ses déceptions plus récentes, qu’elles soient sentimentales ou professionnelles.
Alors évidemment, le premier d’un album qui lui permet de revenir aux sources ne pouvait que s’appeler "Origine", dévoilant une superbe musique orientale sur laquelle l’artiste pose un texte tendre qui nous raconte son enfance. L’artiste retrouve ses origines et nous en sommes les témoins.
Vient ensuite "Beyrouth", deuxième titre de l’album, dévoilant une autre ambiance musicale, ode à une ville attirante dans laquelle il semble aimer se perdre. Il nous parle, plus qu’il ne chante dans le titre suivant, "La vie est ailleurs", accompagné au piano par Bachar Mar Khalifé. Il est aussi accompagné, on sait que l’artiste aime les duos, dans le titre suivant, "Au nom du père", superbe titre, par la voix de Razzane Jammal.
Puis vient "Pardon Paris", un de mes titres préférés, dans lequel je retrouve tout ce que j’aime chez l’artiste, une musique délicate au début et des textes profonds qui nous bouleversent. Cet adieu à Paris est sublime, tout simplement. Et vive Beyrouth aussi qui nous permet de découvrir une autre facette de l’artiste même si celui-ci continue de s’en prendre au libéralisme avec "Le grand changement". Le naturel revient très vite au galop avec Cyril Mokaeish et il ne pouvait pas nous proposer un album sans au moins un titre politique et poétique.
Les derniers titres de l’album, "Mater Vitae", sorte de requiem magnifique et "Le cantique des oiseaux" sont aussi de superbes titres qui viennent clôturer un disque magnifique que j’aime, au final, autant que le précédent. C’est déjà mon coup de cœur de l’année 2020 qui vient tout juste de commencer.