Scriabine - Rimsky-Korsakov
(La Dolce Volta) octobre 2022
Une double actualité pour le pianiste français avec les Barcarolles de Fauré dans un premier disque et dans le second : le Concerto pour piano et orchestre, l’Étude en Si bémol mineur, en Ré dièse mineur, le Prélude et nocturne pour la main gauche, la Sonate n°4 d’Alexandre Scriabine, le Concerto pour piano et orchestre en Do dièse mineur de Nikolaï Rimski-Korsakov.
Le pourquoi de ce nouvel enregistrement des Barcarolles de Fauré est assez comique : au volant de sa voiture, le pianiste écoute à la radio la Première Barcarolle. Il n’apprécie guère l’interprétation et surtout les changements de tempos. Oh surprise, le présentateur annonce qu’il s’agit de son propre enregistrement de 1970. C’est un choc, et une évidence, la nécessité de retravailler, et donner une nouvelle interprétation de cette œuvre. A l’évidence, le pianiste est allé vers quelque chose de plus épuré semblant soustraire pour ne garder que l’essentiel, le geste juste, mais toujours funambule des couleurs, sans jamais ne forcer le trait. Avec beaucoup de naturel et la sensibilité nécessaire à la musique de Fauré, il fait de ces (nouvelles) Barcarolles un rêve poétique.
Le second disque n’est pas en reste question couleurs, avec même une certaine exaltation dans la façon d'exprimer ses sensations et ses émotions. Jean-Philippe Collard se montre totalement convaincant dans le concerto de Rimski-Korsakov mais surtout chez Scriabine : des dynamiques, des nuances, une intensité toujours renouvelée, et continuellement une mise en valeur des textures avec cette façon d’entrer dans l’instrument (le Concerto pour piano et orchestre et la sonate n°4).