André H. Japp livre le troisième volume des aventures de Druon de Brévaux qui se déroulent au Moyen Age et ressortit à la littérature policière médiévale.
Sous ce travestissement se cache la jeune Héluise Fauvel, fille d'un célèbre médecin condamné par l'Inquisition pour avoir refusé de livrer une énigmatique pierre rouge, pour tenter non seulement d'échapper à la vindicte religieuse mais pour réhabiliter son père et en poursuivre la mission.
Une mission incertaine et dangereuse qui ressortit également de la quête qui l'amène, par l'exercice pragmatique de la médecine considérée comme une science et non comme une pratique empirique ou magique ses qualités d'analyse et la mise en oeuvre de ses facultés de raisonnement et de discernement, à élucider des meurtres aussi sanglants qu'au mobile mystérieux qui lui permettent également de progresser dans la connaissance de soi.
Après le mythe de la Bête sanguinaire ("Aesculapius") et le trafic de reliques ("Lacrimae"), "Templa mentis" aborde les meurtres commis dans le cénacle ecclésiastique
qui est peu-être au coeur de l'énigme de la pierre rouge.
La quête de l'héroïne progresse mais la traque se rapproche d'elle avec les suppôts de l'Inquisition mais aussi l'Ordre des Templiers, les descendants de la civilisation druidique, les notables royaux et même de simples particuliers, poussés par des motivations diverses tenant à l'extraordinaire valeur présumée de la pierre, avatar de la pierre philosophale, pierre de l'immortalité, symbole du pouvoir absolu ou pierre précieuse de grand prix.
Sur fond de vaste fresque socio-politique de l'époque par la voie de l'immersion dans la vie quotidienne à travers des personnages savoureux, brossée de manière aussi érudite que didactique, Andrea H. Japp concocte un roman syncrétique qui est à la fois un roman policier, un roman d'aventure mêlant sorcellerie, superstitions, luttes intestines et félonies, et un roman historique sur la vie au Moyen Age qui révèle, derrière l'image d'Epinal d'une période souvent considérée comme obscure et frustre, un siècle extrêmement savant et cultivé.
La lecture de ce troisième - et non ultime - tome en est donc aussi plaisante qu'instructive. |