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Jan Svankmajer  (février 2024) 

Réalisé par Jan Svankmajer. film d'animation. 84 minutes. 1988. Nouvelle sortie le 28 février 2024. Avec Kristyna Kohoutova.

Quand il réalise son premier long métrage, en 1988, "Alice", le tchèque Jan Svankmajer a déjà 54 ans et tourné énormément de courts-métrages.

Alors que l'ère du numérique va révolutionner bientôt l'animation, ce surréaliste appartenant depuis les années 1960 au groupe surréaliste de Prague propose apparemment une animation à "l'ancienne" et surtout une des meilleures adaptations du chef d'œuvre de Lewis Carroll.

Pour une fois, pourtant, Walt Disney avait respecté le canevas du révérend-mathématicien et donné à voir une version estimable des histoires de la petite fille conduite par le lapin blanc au pays des Merveilles. Les aficionados de Jean-Christophe Averty se souviennent que le zinzin de la télévision française avait, lui aussi, montré une Alice avec une mémorable Alice Sapritch.

La particularité du film de Jan Svankmajer est d'avoir mêlé à son animation un personnage réel pour incarner la fillette. Kristyna Kohoutova est une charmante petite blonde aux yeux bleus.

Au début du film, elle est au bord d'un ruisseau et s'amuse à y jeter des cailloux et elle a l'air de s'ennuyer. L'arrivée d'un lapin blanc en livrée rouge va polariser son attention... mais de là à dire qu'en le suivant, elle se dirige facilement vers l'attendu pays des Merveilles, c'est une autre histoire !

Ici, le pays pourrait plutôt s'appeler le pays des bizarres ou pire le pays des cauchemars. Et sans rien trahir, ce n'est pas en une heure vingt qu'elle pourra vivre toutes les péripéties contenues dans l'ouvrage de Lewis Carroll. Il faudra à Alice une sacrée patience pour accéder au décor du Pays des Merveilles et n'en voir vraiment pas grand-chose.

Chez Svankmajer, elle se transformera même par moments en une poupée d'avant l'ère du plastique, une poupée pas très souriante et obligée de grimper sur une table ou de rentrer dans un tiroir pour en extraire une clé ou une paire de ciseaux.

Svankmajer rend encore plus étrange un récit passablement compliqué. Son lapin blanc se découd et il doit lui-même se recoudre afin de ne pas perdre trop de sciure, sciure dont il aime par ailleurs se goinfrer... On verra aussi des choses qui manquaient à la panoplie des autres Alice, comme des chaussettes-taupes. En bon surréaliste, Svankjmajer aime aussi les accumulations d'objets hétéroclites. On a l'impression qu'Alice joue dans un grenier où l'on trouve des squelettes, des oiseaux empaillés, des bocaux, des maisons de poupées, tout pouvant prendre momentanément vie et ne pas lui faciliter la tâche qu'elle s'est imposée.

On soulignera que le travail fourni par les animateurs est une performance singulière puisque tout est filmé image par image.

Bien entendu, on se gardera bien de préciser si "Alice" de Jan Svankmajer peut être conseillée pour les enfants. D'une part, parce que les "gags" ne sont pas la priorité de l'auteur et d'autre part parce que les scènes montrées, avec toutes leurs vieilleries pour vide-greniers, ne font pas la part belle aux couleurs vives qui attirent l'œil des plus petits.

Non, Jan Svankmajer s'adresse aux adultes et aux ados qui ont lu Lewis Carroll et qui vont apprécier ce qu'il lui apporte en plus et de différent.

Car, à l'inverse de ce qu'un Gainsbourg en a déduit en lisant le livre, Alice n'est pas une pré-Lolita en herbe.

Pour les spectateurs de Jan Svankjmajer, il n'y a rien de sexuel à découvrir dans cette Alice baroque et maniérée. N'en déplaise aux psychanalystes, elle permet de mettre en images une poésie moderne, objectivement surréaliste et totalement ludique. En définitive, un film qui fait entrer dans l'univers d'un des rares créateurs unique en son genre dans le septième art.

 

Philippe Person         
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