Intérieur Nuit
(Un Plan Simple / Sony Music) mars 2016
"Le noir dans lequel il se réveillait ces nuits-là était aveugle et impénétrable. Un noir à se crever le tympan à force d’écouter." Cormac McCarthy, La Route.
Sur la pochette de son disque, Marvin Jouno pose l’air grave devant ce que l’on devine des tours d’immeubles. Cette image résume assez bien son disque Intérieur Nuit. Un disque d’électro pop sombre, urbaine, légèrement dansante, chantée en Français.
Intérieur Nuit a quelque chose de cinématographique, aussi bien dans la forme que dans le fond. Marvin Jouno ayant fait ses études et travaillé plusieurs années dans le 7ème art, ceci expliquant sûrement cela. Si l’on parle de film, on pensera forcément road movie, chaque titre renvoyant à une séquence et à une ville : Paris, Bruxelles, Berlin, Montreuil… Mais un road movie fantasmé, une fuite, une échappée en avant noire, intérieure et ténébreuse. Intérieur nuit certes mais nuit magnétique que l’on passerait au Venus Bar. Ici, il y a une certaine classe (à la Française ?) dans cette musique synthétique qui, bien que fragile, supporte de belles et amples mélodies. Mélodies que l’on pourrait retrouver chez Bertrand Betsch, Etienne Daho dont Jouno reprend avec une certaine délicatesse son superbe "Le Grand Sommeil" ou Benjamin Biolay auquel le jeune chanteur Français fait irrémédiablement penser, les travers en moins nous espérons pour lui !
"La nuit sera immense par dépit, j’y ai élu résidence. Pourquoi demain est toujours en avance ? Comment n’ai-je pas vu venir l’avalanche ?". La musique défile comme une pellicule imaginaire, s’entrouvre entre les plans et joue avec les contrastes. Et si rien ne s’oppose à cette nuit reste à accepter cette proposition de voyage (avec Antoine et Cléo ?)…
Avec la mort de Lynch, c'est un pan entier de la pop culture qui disparait, comme ça, sans crier gare. Il reste de toute façon sa filmographie qui n'a pas attendu sa mort pour être essentielle. Pour le reste, voici le sommaire. Retrouvez-nous aussi sur nos réseaux sociaux !