Comédie dramatique d'après l'oeuvre éponyme de Honoré de Balzac, mise en scène de Frédérique Lazarini, avec Thomas Ganidel, Marc-Henri Lamande, Didier Lesour et Jacques Bondoux.
Balzac au Théâtre ? Frédérique Lazarini, en choisissant "Le Père Goriot", cette œuvre emblématique de "La Comédie humaine", pose un pari audacieux. Rastignac, jeune homme qui se rêve lancé, habite la modeste pension de Maman Vauquer.
Un homme mystérieux, Vatrin, observateur, connaisseur des êtres et peseur d’hommes, voit évoluer l’ambitieux et s’offre à l’aider à conquérir Babylone.
Sous les toits, un vieillard, le Père Goriot a justement deux filles ingrates, mariées et dépensières, qu’il chérit aveuglément. Paris adore ceux qui ont faim et les avale aussi parfois, dans son caprice.
Frédérique Lazarini, dans une scénographie très originale qui évoque les baraques, les tréteaux du "Boulevard du crime", utilisant portes et fenêtres comme des niches d’action, signe là une mise en scène brillante, réussie, qui revient aux sources du Théâtre antique, de la Comédie italienne et du "bel ouvrage de saltimbanque".
D’excellents comédiens, Didier Lesour, en alternance avec Jacques Bondoux, Marc-Henri Lamande, exceptionnel, virevoltant, et le jeune premier, Thomas Ganidel, qui incarne finement le jeune provincial aux dents longues, tous masqués et jouant d’autres rôles grâce aux beaux masques de Juliette Autin, arrachent l’enthousiasme.
Vitalité, don total, charme et rythme embrasent le texte intemporel de Balzac : le même soleil, les mêmes abîmes… |