We Fucked A Flame Into Being
(PIAS) septembre 2016
Bonjour à toutes et à tous, aujourd’hui je vais vous parler de l’album de Warhaus intitulé We Fucked A Flame Into Being.
Oui, je sais, ça sonne assez YouTubers, mais vous n’imaginez pas le nombre de fois où j’ai dû entendre cette phrase depuis le début du mois d’août, qui correspond à l’exact moment où je me suis retrouvé en vacances au même moment et dans le même lieu que trois "charmants" bambins, dont une pré-adolescente en pleine phase de rébellion et fan de jeu de guerre ! Du coup, j’ai besoin de me détendre et ça tombe bien parce que l’album de Warhaus est loin d’être ultra-violent.
Le morceau d’ouverture est calme, il permet de bien rentrer dans l’univers de Maarten Devoldere (le vrai nom de celui qui se "cache" derrière Warhaus). Je reviendrai plus tard sur cet artiste. Il y a un style rétro 80 dans ce morceau, c’est rythmé, presque lancinant… Du piano, de la basse et une bonne percu et cette voix grave, qui me transporte littéralement.
Le communiqué de presse nous explique, je cite, que : "Le titre de ce nouvel album, We Fucked A Flame Into Being (une citation de L’Amant de Lady Chatterley, un roman de D. H. Lawrence), était "trop bon pour le laisser passer !" a déclaré Devoldere. C’est en effet un titre approprié pour un album où chaque titre célèbre le caractère insondable des rencontres, et rend hommage à la décadence et l’intensité que peut offrir la vie."
Visiblement le personnage est atypique, il parle de la vie, de l’amour et comme il le dit lui-même il adore les contradictions : "Musicalement elles m’attirent vraiment : l’état brut versus la passion fondamentale, la brutalité opposée au romantisme, l’art opposé au kitsch, l’archaïque au moderne". Warhaus aime les sixties en France, mais aussi Leonard Cohen et ça se ressent.
Maarten Devoldere n’est autre qu’un des membres du groupe de rock Belge Balthazar (avec Jinte Deprez).
Si le second morceau, "The Good Lie", est dans la veine du premier, celui qui suit, "Against the Rich" nous entraîne un peu plus.
Comme vous le savez je ne suis pas du tout un pratiquant de la langue de Shakespeare et je ne maîtrise pas toutes les subtilités des paroles de Warhaus (et croyez moi, ça m’agace vraiment). Maarten Devoldere aime les paroles ésotériques et sombres et cela se ressent dans les morceaux, notament "Leave with me".
"Beaches", quatrième morceau, évoque une ouverture à la Gainsbourg ("Requiem pour un con", enfin de mon point de vue) mais part vite dans un univers décalé, mélangeant sons électroniques, chœur et une rythmique entêtante, et on retrouve très nettement cette influence dans Wanda, et on s’attend à entendre la voix du grand Serge.
Tout l’album est un mélange d’apathie négligée dans une voix grave et profonde et c’est excellent. Nous avons là un mélange de modernité et d’hommages constants aux influences du compositeur. J’y ai retrouvé des intonations très sixties et des riffs légers, comme dans "Memory".
L’album se termine par deux morceaux, "Bruxelles" et "Time and again", dans la veine des deux morceaux d’ouverture. On y retrouve cette voix grave et "négligemment" posée, et encore ces chœurs à la Gainsbourg (personnellement, je ne suis pas forcément fan quand c’est trop récurrent).
Pour Maarten, "les chansons d’amour sont une forme de publicité : tu dresses le portrait d’une femme pour que l’auditeur tombe amoureux d’elle aussi." Peut-être, mais la publicité fonctionne parfaitement, l’alchimie est là et c’est un très bon premier album solo pour un chanteur qui n’en est pas à ses débuts malgré son jeune âge, même pas trente ans.
Vous le savez maintenant, ceci n’est que mon avis et je le partage. Je ne saurais trop que vous encourager à être curieux et vous faire votre propre avis. Et si vous n’êtes pas d’accord avec moi, n’hésitez pas à me le faire savoir.