Monologue dramatique de Carole Zalberg interprété par Fatima Soualhia-Manet dans une mise en scène de Gerardo Maffei.
Au terme d'un long et périlleux périple, un homme qui a quitté sa terre d'Afrique et son village pour échapper aux massacres perpétués par les rebelles dont son fils a rallié les rangs, arrive seul avec sa fille encore bébé sur le continent blanc.
Son exil n'est pas une quête du bonheur occidental mais simplement une tentative de survie qu'il va négocier pendant des années pour l'obtention d'un statut juridique et d'un travail régulier pour permettre à sa fille de commencer sa vie ailleurs loin des douleurs du passé.
Mais celle-ci n'a pas échappé à l'emprise de la rage des cités et est devenue membre d'une bande de filles, les PrincessA, celles dont le prénom se finit par cette voyelle avec "un grand A comme Amour et Argent et Attention à ta gueule si tu fais trop le bonhomme avec nous". Et pour se venger de Cindy la rivale, elle a mis le feu à une boîte à lettres qui a entraîné un incendie dévastateur.
Pour la mise en scène de "Feu pour Feu", Gerardo Maffei s'est appuyé sur une scénographie surabondante et invasive avec musique, images vidéos et installation scénique symbolique, une armature métallique de lit démesuré sur sol de plumes à entendre comme une métaphore du trône magnifique promis par la publicité trompeuse du jeu du Capitalisme", auxquels s'ajoutent de dispensables inserts en voix-off et quasi inaudibles des paroles de la fille.
Le spectateur doit donc pouvoir en faire abstraction pour entendre celles magnifiques du père qui résulte du texte de Carole Zalberg qui s'est inspirée d'un fait divers et dont l'écriture évoque celle de Laurent Gaudé par l'épopée orphique qu'elle retrace et se concentrer sur l'interprétation émérite de Fatima Soualhia-Manet qui en porte superbement le souffle tragique. |