Le principe de Microcultures est somme toute assez simple ; ce programme a pour ambition de nous transformer, nous, simples buveurs de plaisirs terrestres, en microcultivateurs de talents. En gros, vous capitalisez vous aussi pour que des artistes puissent aboutir leurs balbutiements. Pour Jérôme Castel par exemple, ce projet lui a permis de finaliser La chaleur animale, l’album que nous écoutons ensemble.
Sept titres sans prétention qui vous transporteront de votre intérieur familier à la surface d’un liquide limpide et luisant de sensualité. Parce que la chaleur animale, c’est aussi ce qu’il nous restera : "Quand tout aura duré, quand rien n’aura cessé" ("La chaleur animale").
De la chatouille stomacale quand vous croisez le regard de Celui qui changera tout, aux contacts épithéliaux, en passant par les échanges de fluides et les mélanges de peaux, Jérôme Castel chante les corps et les âmes qui se cherchent et ne se trouvent pas toujours en ce bas monde pétri d’individualités narcissiques.
L’omniprésence de la basse et de ses électrismes graves rythme l’album de battements à fréquences irrégulières. Comme un petit cœur qui vibre, chaque morceau est le moment, ses intensités correspondent aux séparations, douceurs des souvenirs et douleurs des pertes.
Mélancolique ballade suivie sur le fil d’une corde qui siffle en permanence, "Les rues de Valparaiso" est un monument de fatalisme impuissant, de rendez-vous manqué en séparation où les deux ne sont pas vraiment communs dans l’accord : "Tu m’espèreras dans Valparaiso / Dans ses rues, le vent, la baie / Celui que tu embrasseras aurait pu être moi / J’aurai voulu t’embrasser / dans les rues de Valaparaiso".
Le son se fait parfois lointain, la voix de Jérôme Castel s’approche pour émerger d’une obscurité et révéler ses pensées à l’humble spectateur que nous sommes. Et la force de l’auteur est de chanter pour lui ce que nous avons également vécu. L’éphémère des rapprochements estivaux ("La fille de l’été"), la soumission aveugle à un amour stérile ("Ton chien").
Il est encore un peu tôt pour savoir si je le suivrai jusqu’au bout de la nuit, en attendant, Jérôme Castel est sincère et propose une intensité toute droite venue de ce que nous avons en commun avec toutes les espèces, non, je ne parle pas du cortex préfrontal, mais bien de La chaleur animale.
Le printemps, les giboulées de mars, les balades au soleil ... la vie presque parfaite s'il n'y avait pas tant de méchants qui font la guerre. Pour se détendre, cultivons nous !. Ajoutons à cela nos chaines Youtube et Twitch et la semaine sera bien remplie.