Vous ne le savez sûrement pas mais il existe bel et bien une preuve de marathon à Pyongyang, la capitale de la Corée du Nord, pays réputé pour ne pas ouvrir beaucoup ses frontières aux touristes et aux curieux, pays dirigé d’une main de fer par un dictateur craint par de nombreux dirigeants du monde. Ce marathon est ouvert aux étrangers avec, néanmoins, une sélection drastique que l’auteur Jacky Schwartzmann a passé avec succès.
Jacky Schwartzmann est un écrivain qui a avant été éducateur, libraire et chef de rang. Il a aussi travaillé dans la multinationale Alstom en tant qu’assistant logistique, expérience qui lui inspira son premier roman, Mauvais coûts. Il a ensuite publié deux autres romans noirs, Demain c’est loin et Pension complète aux éditions Seuil.
Son nouvel ouvrage Pyongyang 1071 est le récit de son immersion en Corée du Nord lors de sa participation à l’improbable marathon de Pyongyang, un récit teinté d’humour et de cynisme publié aux éditions Paulsen.
Rien n’était gagné pour l’auteur lorsqu’il eut l’idée de participer à ce marathon. Il a dû paser par l’étape de l’inscription, puis celle de la sélection. Il a dû affronter les réactions, de l’éclat de rire à la quasi-hostilité puis se préparer à passer les frontières de la dernière dictature communiste à l’œuvre, pour courir une épreuve difficile d’un peu plus de 42 kilomètres avec comme dossard le numéro 1071.
Dans l’ouvrage et dans un style imparable, l’auteur a cherché à savoir et à comprendre ce qui peut pousser des individus du monde entier (américains mis à part) à vouloir participer à l’évènement sportif le plus abracadabrant de la planète.
Entre rêve fou, défi sportif et envie déraisonnée, il raconte un voyage durant lequel il fut aussi bien désorienté qu’émerveillé ou exaspéré, puis constamment surveillé, et il allie émotion et curiosité pour nous proposer une immersion dans un pays fermé qui lui a ouvert ses portes, l’espace d’une course.
C’est donc un marathon particulièrement atypique que nous offre l’auteur, nous permettant de mieux appréhender un pays qu’au final on connaît très peu ou très mal. L’ouvrage est drôle tout en étant aussi particulièrement sérieux. On y voit des populations coréennes constamment surveillées, tout comme les étrangers visiteurs d’ailleurs. On y découvre la culture coréenne, bien différente de la nôtre et de notre façon de vivre. On y voit un dirigeant omniprésent auquel la population doit vouer un culte.
Je ne connaissais pas cet auteur avant la lecture de cet ouvrage et je dois avouer que j’ai été agréablement surpris par cet ouvrage (je ne savais pas non plus qu’il existait un marathon à Pyongyang) qui, en plus de me faire rire, m’a beaucoup intéressé pour les descriptions qu’il fait de la Corée et de son régime politique.
L’ouvrage qui est construit autour de deux parties principales, l’une sur les formalités d’inscriptions, les difficultés et la préparation et l’autre sur son expérience sur le territoire coréen nous montre bien la méfiance des Coréens pour l’ennemi américain (première partie) et la volonté de n’afficher que certains aspects du régime aux touristes. On apprend que des visites organisées et obligatoires sont faites aux touristes étrangers.
Alors voilà, Pyongyang 1071 est un ouvrage d’un peu moins de 200 pages, sans prétention, qui permet au lecteur de découvrir la Corée du Nord sans avoir à ouvrir un livre d’histoire précis sur le sujet. |