De la littérature Israélienne. Et ben dis donc, s’ils écrivent tous comme ça là-bas, nos gaulois n’ont qu’à bien se tenir… D’autres ont peut-être même du souci à se faire. Parce que Yonatan Sagiv livre un premier roman cinglant de sarcasme et d’humour noir. Ou juif ? Je peux écrire ça ? Roman tout plein d’humour juif ? On ne sait jamais comment utiliser ce mot sans qu’il soit interprété n’importe comment…
Bref, Secret de Polichinelle est un polar où un détective privé à la personnalité déroutante tient la barre. Y a qu’à voir, il parle de lui à la troisième personne, mieux, à la troisième personne féminine, alors que c’est un homme. Les premiers chapitres sont assez déroutants de ce côté-là, mais on se fait vite à ce tempérament qui n’a pas sa langue dans sa poche. Oded Héfer.
Il reçoit un jour une certaine Mira dans le bureau où il caressait ses poches trouées, les espérant pleines sous peu, quand il voit débarquer cette mijaurée persuadée que sa sœur ne s’est pas suicidée. L’enquête s’annonce crochue à souhait, stérile et délicate. Puisque la sœur en question n’est autre que Smadar Tamir, l’une des femmes d’affaires les plus riches d’Israël.
Oded accepte plus pour l’appât du gain que par une réelle passion pour la résolution de crimes. Totalement désinhibé, le détective montre un culot irrésistible pour infiltrer le cercle de la victime. Pris à son propre jeu, il suit le fil de son enquête jusqu’au dénouement final.
Un roman acerbe et tendre, écrit comme on saute du train, les cheveux au vent et à pas rapides. Truffé de réflexions sans filtre du personnage principal qui tient la scène d’un bout à l’autre, Secret de Polichinelle est un style de polar atypique dans le paysage littéraire. Insolite. |