Rodrigue nous vient du nord, du Pas-de-Calais pour être précis. Avec plus de 300 concerts à son actif, 4 albums et autant de résidences scéniques, il a pris place dans le paysage rock-chanson indépendant. Ces dix dernières années lui ont permis de profiter d’un très bon démarrage de carrière. Il peut compter sur son public nombreux et fidèle pour remplir de belles et grandes salles, telles que l’Aéronef à Lille ou encore l’Européen à Paris. Rodrigue sort donc aisément de sa région. À un ou à cinq en scène, il conquiert la France. Avec des spectacles hauts en couleur, il séduit autant l’amateur de chanson festive que le féru de rock-prog en français dans le texte. Rock poétique, c’est sans conteste le genre qui définit le mieux la musique de Rodrigue, avec ses textes profonds, ses arrangements bruts mais extrêmement soignés.

Dans son nouvel album A fuck toute - A love toute (paru le 10 janvier dernier), accompagné de ses complices Hubert Fardel à la basse et Christophe Gratien à la batterie, les guitares amplifiées et les rythmiques sont plus que jamais présentes. A l’abri des décibels, il subsiste pourtant quelques titres aux saveurs plus acoustiques. Ce disque enregistré entre Boulogne-sur-Mer et Tourcoing a été mixé au Studio Garage par Dominique Ledudal. On a pu voir Rodrigue au piano sur scène, sur cet album c’est Céline Dengreville qui s’y colle. Lui, n’hésite pas à programmer ses claviers ou encore à jouer du célesta, comme sur la très belle chanson "Prey-Monseigneur l’hiver". Ce titre plein d’invités place les individus face à leurs choix et les questionne sur leur conscience morale. Dans "Atteinte à l’intégrité d’un cadavre", l’artiste raconte l’histoire d’un homme qui, depuis l’au-delà, dresse l’amère constat de sa vie, ou plutôt de ses échecs.

Avec un titre d’album aussi évocateur, A fuck toute - A love toute, Rodrigue s’attaque sans détour à ses thèmes de prédilection : le couple face à son destin, l’amour, la résistance, l’usure et la séparation. Le chanteur demeure néanmoins engagé et son rock parfois plus sombre, plus électro, appelle au sentiment de révolte, à un désespoir profond ou à une envie de justice sociale.

Ne manquez surtout pas Rodrigue au Café de la Danse le 14/03 à Paris (75) ou le 04/04 sur le Festival Deci-Delà à Sante (59).