A se questionner sur l’origine du monde (la poule ou l’œuf ?), Ce qui demeure est une longue mélopée, un truc diffus et insaisissable, une ambiance, une brume enveloppante, une âme… Celle de Jean-Louis Bergère, artiste à la mélancolie non feinte.
De sa voix sombre et rassurante, il trace un sentier dans l’immaculé comme une invitation à poursuivre sa route au sein des sensations musicales. Des basses qui donnent des rythmes chamaniques à la musique et de discrètes vibrations font comme un tourment qui remonte des profondeurs. A donner de furieuses envies de danser sous la lune, magie noire et goupillons en avant.
"Le mot que tu viens de dire, Et tout ce mouvement, Serait-ce alors autour de nous, Le grand frémissement, Qui vibre au cœur des particules invisibles" ("Inouï").
Electriques, les ambiances sonores sont au diapason de l’évasion, de tendres mélodies en murmures poétiques, Ce qui demeure est un hommage aux yeux lointains, aux silences impromptus, aux moments suspendus. Jean-Louis Bergère lit entre les lignes des émotions, chante avec une tranquillité de félin en vadrouille au bord du vide.
"Laissons venir, Ce qui nous reviendra, Le feu sacré, Laissons-le là, Nous ressaisir, Et se répandre encore, Dans l’incendie" ("Laissons venir").
Harmonie quand tu nous tiens. Ce qui demeure liquéfie les cœurs, fait émerger les souvenirs comme des bulles s’épanouissent à la surface, et palpiter les lumières des paysages.
Des incertains, des rêves et des non-dits, Jean-Louis Bergère les médite et les exprime : "On se souvient de tout, de tout ou rien des blessures de l’enfance, de ce matin, où dans l’air de l’aurore, on se redit, et si c’était le dernier jour, de ma vie" ("Aurore").
Qu’on soit tempête, arrogance, vertige ou origine, au final, sommes-nous ce qui demeure ? Un ersatz de particule fine, une empreinte carbone ou une mélancolie ?