Seul en scène d'après le récit éponyme de Florence Aubenas dispensé par Magali Bonat dans une mise en scène de Louise Vignaud.
Adapté du roman éponyme de Florence Aubenas, "Le Quai de Ouistreham" raconte l'expérience journalistique et sociologique menée par l'auteur en 2009 (quelques années après avoir été retenue en otage en Irak plusieurs mois) pour rendre compte du monde des travailleurs précaires.
Celle-ci choisit une ville où elle n'a aucune attache : Caen, y loue une chambre meublée, se teint en blonde et tente de décrocher un poste. C'est dans le domaine de la propreté, à bord d'un ferry et dans un camping notamment qu'elle va découvrir une réalité sordide et pourtant banale, le quotidien de milliers de femmes.
Elle va toucher du doigt la précarité et le peu de dignité de ces emplois de ménage où traitée comme des pions, elle ne reçoivent aucune considération. Seule la grande et touchante solidarité entre elles leur permet de résister. Elles tiennent bon avec courage grâce à l'humour et des rêves utopiques d'avenirs meilleurs.
Découpée en chapitres, l'immersion de Florence Aubenas est jouée par Magali Bonat. La comédienne, habite le texte comme rarement, de la première à la dernière seconde de ce spectacle fascinant, plongeant le spectateur au plus près des sensations vécues par la narratrice.
De sa silhouette longiligne, elle parcourt le plateau en tous sens, se plie et se tord au grès des péripéties vécues. Judicieusement et délicatement dirigée par Louise Vignaud, elle parvient à rendre intensément palpable cette descente aux enfers.
Le choc éprouvé par la journaliste est bientôt celui de toute la salle tant la comédienne est prodigieuse ; diction parfaite, énergie ahurissante et passeuse d'une cascade d'émotions jusqu'à la fin bouleversante.
Un spectacle magistral portée par une comédienne fabuleuse. A ne surtout pas rater ! |