"Beaux amants enlacez vos noms sur le sable
Gravez les dans l’écorce et le plâtre des murs
Témoignez beaux amants de cet intarissable,
Source chaude en chemin vers les couples futurs.
Par un marbre d’orgueil les rois qui s’éternisent
Vous offrent le prétexte à vous éterniser
Si votre encre pâlit et les marbres se brisent
Il nous en restera la tâche d’un baiser ». Beaux Amants Jean Cocteau
La formation chant, trompette et piano est assez peu utilisée. Peut-être une question de tessiture, sûrement pas de timbre, parce qu’on imagine également que la puissance de la trompette pourrait écraser la voix. C’est pourtant cette combinaison que ce disque met à l’honneur avec des poèmes d’Alain Duhaut, Boris Vian ou Jean Cocteau mis en musique par Frédéric Chaslin et accompagnés de nouvelles d’Arièle Butaux lues par Pierre Arditi.
Rien d’étonnant que pour accompagner la soprano Julie Cherrier-Hoffmann et le pianiste Frédéric Chaslin, on retrouve la trompette à bien des égards chantante de Lucienne Renaudin Vary. Les trois musiciens dialoguent ensemble même si une part importante est laissée à la trompette. C’est la volonté de Frédéric Chaslin de donner à la trompette un certain espace d’expression, "d’explorer les différents styles où la trompette a été le plus exposée (...) se concentrer sur le Jazz et plus généralement sur la musique populaire du 20ème siècle.
La magie opère tout au long du disque, où les textes d’Arièle Butaux sont comme une respiration, dans l’écriture toute en subtilité de Chaslin, dans ces morceaux rappelant parfois le groupe des six entre poésie et lyrisme.