Ouverture des portes 20h30, étant donné un petit retard, je fais tranquillement la queue, au Point Ephémère, c'est tellement agréable, au bord du canal. Tout d'un coup un hurlement me tire de ma rêverie ... ah ben la première partie a dû commencer.
Il s'agit des Suisses Navel, et là, surprise KURT COBAIN EST VIVANT ! Il est là sur scène, ses cheveux blonds devant les yeux, cet air dégingandé ... J'ai le scoop du siècle.
Puis en réfléchissant, il est trop jeune, et puis non c'est pas possible. En revanche, le son est fort, très fort (aurais-je vieilli ?), les oreilles sifflent déjà au bout de cinq minutes de concert. Leur rock est très proche de Nirvana, c'est bon, bruyant mais cohérent. Les compositions sont rapides, urgentes. Leurs influences annoncées sur MySpace ne mentent pas, sauf qu'ils ont (volontairement ?) oubliés de citer Nirvana, qui reste la couleur principale de leur musique.
Le batteur qui apparemment parle français, fait un petit signe à la bassiste et elle lance au public, avec un accent tout helvétique "la prochaine chanson, c'est à vomir" visiblement il lui à joué un tour, il en pleure presque de rire. Le set continue sur la même lignée, une première partie très honorable.
Les Trans Am entrent en scène, longue mise en place. Enfin, ils se mettent derrière leurs instruments. D'entrée de jeu, le ton est donné Nathan, l'un des deux guitariste/clavier/chanteur arbore un t-shirt "Fuck Bush".
Rappelons que nous avons affaire ici, au groupe qui sur leur précédent album, avait fait leurs séances photos à Washington vêtus de tenues orange similaires à celles des prisonniers de Guantanamo, devant l'obélisque. Nathan s'est lui même fendu de quelques lignes sur des sites contre la guerre. Mais bon, place à la musique, la raison de notre présence ce soir.
Le son est bon, les morceaux fusent, les meilleurs. Le groupe à maintenant suffisamment de matière pour se permettre de se faire plaisir, ainsi qu'à son public, en jouant les meilleurs morceaux de sa discographie. Néanmoins, les morceaux des premiers albums ne seront pas joués ce soir.
Loin d'être la tournée promo du nouvel opus, le groupe jouera essentiellement des morceaux des trois ou quatre derniers disques sortis. La part belle donc à Future World, Liberation, Sex Change etc.
Les titres s'enchaînent, alternant entre les deux chanteurs Nathan, dont la voix est un peu décevante ce soir, et Phil avec ses effets robotiques. Sebastian, le batteur quand à lui, joue merveilleusement, en perpétuel mouvement sur ses toms, revisitant ses propres rythmiques déjà fort alambiquées. On en vient à se demander si il n'est pas mutant pour jouer ses partitions à cette vitesse et précision.
Point d'orgue de ce concert, le rappel, où les Trans Am nous livrent une version de "Television Eyes" qui en surprend plus d'un. La rythmique est tordue dans tous les sens pour finalement retomber sur ses pattes. L'assistance est enchantée et malgré une démonstration appuyée, le groupe ne reviendra pas pour un deuxième rappel. Venir de si loin pour ne jouer qu'un peu plus d'une heure est tout de même bien dommage.
A la fin de la prestation, un petit tour du coté du stand disque, je me réjouis de voir trônant là, au milieu des disques, t-shirts des deux formations, un magnifique boxer kaki pour homme, peint à la main aux couleurs de Navel. No comment. |